Thunderbolts* par Matpalala

Thunderbolts* a réussi à me happer de bout en bout.

Je ne connais rien au personnage de Sentry, que je découvre ici pour la première fois et j'ai été conquis

Thunderbolts* trouve sa propre identité en s’appuyant sur un traitement profondément humain des personnages ( et qui fonctionne étonnamment bien)

Le long-métrage choisit de se centrer avant tout sur Yelena Belova et Sentry (ou Bob), explorant leurs blessures respectives.

D’un côté, Yelena, toujours hantée par ses traumatismes és, et de l’autre, Bob, personnage bipolaire, instable, mais bouleversant.

Voir une figure aussi ambivalente au cœur d’un film de super-héros est une vraie respiration.

La scène où Bob révèle l’étendue de ses pouvoirs est un pur moment de tension et de plaisir cinématographique : il terrasse à lui seul Bucky, Walker, Yelena et Ghost, c'est jouissif, brutal, visuellement maîtrisé avec al caméra souvent centré sur bob.

Le design de Sentry, tout en ombres avec seulement les yeux lumineux, est particulièrement réussi. C’est une excellente idée d’avoir fait de cette esthétique une thématique récurrente. Dès la scène d’ouverture (un affrontement de Yelena dans un couloir) le jeu d’ombres annonce déjà la place graphique que prendront les ténèbres, les ombres : ombres , néant que chacun à en soi, ténèbres contre lesquels se bat yelena, bob et tous les autres, mais mieux vaut les combattre en équipe.

Côté casting, difficile de faire mieux. Tous les personnages trouvent leur place, à commencer par Valentina, l’actrice est rayonnante, manipulatrice jusqu’à l’os, et son dernier retournement de veste qui consiste à révéler aux médias la création des "New Avengers" est un twist habile et cynique qui boucle parfaitement l’intrigue, en voyant Valentina devant la bâche je ne m'attendais pas à ça.

Red Guardian, de retour après Black Widow, est un cas à part. Il aurait pu être lourd, fatiguant. Mais non. Comme dans Black Widow, son humour est sa manière de survivre à une vie qu’il n’a pas choisie : celle d’un père imposé, d’un soldat brisé.

Dans Thunderbolts, il est encore plus seul, rongé par la dépression, et son ironie permanente est comme toujours un mécanisme de défense poignant. Sa fierté envers sa fille n’a pas disparu et il forme une famille poignante.

Les scènes d’action, globalement, sont très réussies. Lisibles, percutantes, bien chorégraphiées. Mention spéciale à l’alchimie entre les membres de cette équipe bancale, abîmée, mais profondément attachante. L’entente entre les acteurs transpire à l’écran, ce qui rend certains dialogues un peu faibles tout à fait pardonnables.

J'ai bien aimé le fait que dans ce metrage aon voit plus les civils, on entend dans plusieurs scènes de dialogues, les bruits de la ville, des ants, ont les voient grouiller en arrière plan.

Bien sûr, le film n’est pas parfait. Quelques facilités scénaristiques font tiquer, notamment cette scène où Red Guardian débarque pile au bon moment avec sa limousine pour retrouver Walker, Ghost et Yelena. Coïncidence un peu trop commode ? Peut-être. Mais ce genre d'accroc est fréquent dans le genre, et ici, il n'altère pas le métrage.

Thunderbolts n’est pas une révolution, mais c’est un film surprenant, généreux, souvent plus sombre et plus sincère qu’attendu. Il trouve un équilibre subtil entre action, introspection, humour et noirceur. Une vraie réussite dans le genre.