Tous engagés par la directrice de la CIA Valentina Allegra de Fontaine pour couvrir certaines de ses opérations secrètes de son é, Yelena, Ghost, U.S.Agent et Taskmaster se retrouvent piégés dans un bunker en compagnie de l'énigmatique Bob...
Trente-sixième film du Marvel Cinematic Universe, "Thunderbolts*" est également le sixième et dernier d'une Phase 5 qui restera dans les mémoires, probablement à l'unanimité, comme la pire de ce monde de super-héros sur grand écran.
Si l'on excepte "Deadpool & Wolverine" qui ne pouvait que rencontrer le succès par le titre de sa rencontre ou encore un "Les Gardiens de la Galaxie 3" concluant son propre arc via son groupe de héros, le MCU aura en effet traversé une période on ne peut plus mouvementé, ne donnant jamais l'impressionnant d'avoir trouvé un cap général convaincant avec les divergences de son Multivers mis tant bien que mal en place. Et ce n'est pas l'anecdotique "Captain America: Brave New World", premier film de 2025 de la franchise, qui aura hélas prouvé le contraire...
En attendant donc le début de la Phase 6 avec le plus que prometteur "Les 4 Fantastiques" et, évidemment, les nouveaux "Avengers" alléchants qui vont en découler, "Thunderbolts*" faisait donc figure d'un outsider au potentiel plutôt sympathique avec sa réunion de seconds couteaux aux lames ébréchées mais on avait bien du mal à croire qu'il puisse jouer un rôle majeur ou rivaliser avec le plat de résistance à venir.
Il faut donc croire qu'un petit miracle s'est produit sous la caméra de Jack Schreier car, en faisant justement du rôle d'outsider de cet opus et de son groupe hétéroclite de héros paumés la signature de son film, "Thunderbolts*" est une des meilleures surprises que le MCU nous ait réservé depuis un bon moment !
Car, dès son ouverture mettant en scène sa nouvelle Veuve Noire en pleine crise existentielle, le long-métrage va finalement s'emparer du caractère dépressif et des facettes les plus obscures de ses personnages pour en faire sa thématique centrale, d'abord dans leur alliance de protagonistes tous plus ou moins brisés, emplis d'une noirceur en opposition avec le rayonnement de l'héroïsme des Avengers au sein de ce monde, puis par le biais de leur confrontation à un antagoniste idéalement choisi pour donner corps à leurs combats intérieurs entre les ténèbres de leurs és respectifs et la lumière qu'ils voudraient épo aujourd'hui en tant que collectif.
Tout cela reste bien sûr dans les limites d'un divertissement Marvel mais il faut bien dire que "Thunderbolts*" trouve là un créneau discordant et enthousiasmant, l'emmenant carrément à épo un aspect relativement anti-spectaculaire -osons-le dire presque intimiste- lors d'un affrontement final où l'importance est avant tout d'essayer de panser les plaies des personnages pour les faire avancer plutôt que de les voir se battre frontalement contre un énième vilain à coups d'effets spéciaux étalés aux quatre coins de l'écran (bon, le côté spectaculaire n'est pas totalement abandonné pour autant non plus, rassurez-vous).
Cette direction pour une fois un peu plus consistante qu'à l'accoutumée va sembler répandre son souffle d'air frais sur tout le reste du film, quasiment tout ce qu'il veut entreprendre va surfer sur cette vague positive vis-à-vis de son contrat tacite avec le spectateur venu assister à un film Marvel qui cherche enfin à sortir un peu du lot.
Individuellement ou de groupe, la plupart des protagonistes dont on pouvait craindre le pire en termes d'intérêt vu le caractère mineur de certains (ou même leur temps précédent d'apparitions) arrivent ici à prendre de l'envergure et se révèlent même touchants en se retrouvant malgré eux obligés de construire un ensemble sur leurs défaillances communes. Il en va ainsi pour ces anti-héros (ils ne bénéficient certes pas tous du même traitement, Yelena est clairement mise en avant face à, par exemple, une Ghost qui reste fantomatique ou un Red Guardian réduit à l'état de bouffon plutôt drôle) mais également pour celle qui les manipule, Valentina Allegra de Fontaine, prenant enfin ici tout essor (fabuleuse Julia Louis-Dreyfus) ou encore le petit nouveau voué à devenir leur ennemi direct le temps de ce film, développé juste ce qu'il faut pour être cohérent et attachant dans son propre combat intérieur amené à prendre des proportions cataclysmiques.
Le casting pour incarner tout ce petit monde est aussi éclectique que génial (on le savait par avance), l'humour marche vraiment bien (là encore, sans doute un des meilleurs récents Marvel à ce niveau, on se marre beaucoup sans que cela empiète sur les versants plus dramatiques de l'intrigue), la B.O. composée par Son Lux est plus inspirée que d'autres interchangeables entendues chez le MCU et, en mettant en avant les spécificités de chacun de ses héros de fortune, même les quelques phases d'action se révèlent bien plus impressionnantes que bon nombre de celles des derniers films de la marque (celle à l'intérieur d'un célèbre immeuble dévoilant une puissance inconnue sure à elle seule tout ce qu'à pu nous proposer le dernier "Captain America").
Et si l'on ajoute bien entendu à cela ses dernières minutes inattendues et sa deuxième scène post-générique faisant forcément battre un peu plus fort le cœur de tout fan de Marvel, "Thunderbolts*" ne peut que nous faire le quitter avec un sourire aux lèvres et traversé d'une lueur d'espoir ravivée quant au futur du MCU.
On n'aurait jamais imaginé qu'un film Marvel avec la dépression comme thème central puisse nous faire ressentir ça à nouveau.