Thunderbolts est un énième film du MCU, censé clôturer une phase 5 complètement déplorable. Délaissée par les stars, les films de cette phase partagent un déficit de charisme, une écriture complètement tiède et des effets spéciaux indignes des budgets alloués. Ces 6 films n'ont d'ailleurs aucun rapport les uns entre les autres, et il faut mettre de côté la qualité du volume 3 des gardiens de la galaxie, une licence décidément bien à part. Si on rajoute le cataclysme du licenciement de Jonathan Majors et de la réécriture totale de la toile de fond aux critiques de plus en plus tièdes, il est normal que les spectateurs délaissent la licence.
Que faire pour attirer de nouveau les gens ?
Tenter de copier DC :
L'idée de départ de ce "Thunderbolts" est de copier la méthode DC (et donc de tomber bien bas) en créant la Suicide Squad de Marvel. Le studio pensait avoir un avantage : les héros sont déjà connus. Çà n'empêche pas le film de er une grosse demie heure à perdre le temps de les représenter, voire à changer ce qu'on sait d'eux (pour John Walker par exemple). Malheureusement, Marvel ne copie pas le bon Suicide Squad, et oublie le fun de la version de James Gunn. La photographie souligne par sa couleur jaunâtre ce côté terre à terre, mais l'écriture, faiblarde, reste aussi premier degré. C'est simple, Thunderbolts prend à la fois les défauts de DC (couleurs, ton, effets spéciaux) et y ajoute ses propres problèmes (humour enfantin, méchants lourdingues, écriture aseptisée). En même temps, on espérait quoi ?
Réitérer la réussite du classique Winter soldier
Le soldat de l'hiver est le film le mieux noté et le plus apprécié des fans du MCU (Vengeurs exclus). C'est peut être la seule fois que Marvel a réussi à mixer deux genres : l'espionnage et le film de super héros. Thunderbolts tente une nouvelle fois de copier la masterclass, et échoue lamentablement. Florence Pugh n'a pas le charisme de Chris Evans. Le ton du film, même s'il se veut plus âpre que d'habitude, est coupé de l'humour signature Marvel amené par David Harbour qu'avait mis de côté Captain America II. La faiblesse du film est toujours l'écriture, avec des personnages qui n'ont pas de but ou grappillant du temps à l'écran (ghost, taskmaster), mais surtout d'un antagoniste sorti du chapeau qui n'a pas la puissance de la déchirante opposition avec le winter soldier. C'est raté.
Sacrifier une génération :
Ces héros de seconde zone sont donc les nouveaux vengeurs. C'est ce qui est dit tout le long du film en tout cas. Pour que la mayonnaise prenne, il aurait fallu un peu plus écouter les spectateurs et ne pas faire des choix stupides comme celui de reléguer Sebastian Stan au second plan et propulser un Anthony Mackie sans charisme...
Alors le choix a été fait du retour des stars et du soft reboot avec Avenger Doomsday. Les pontes de Marvel eux même ont sacrifié cette génération de seconds rôles qui étaient pourtant préparés pour prendre leur envol : faites comme eux, zappez cette période.
En résumé, vous connaissez le synopsis avant d'avoir vu le film. Vous connaissez aussi les blagues. Vous connaissez les personnages, que vous avez déjà vu. Vous connaissez la fin, qui est celle de l'entièreté de l'arc de la phase 5, cette bouillie sans scénario qui a sonné le glas de la hype pour Marvel. Quel est donc l'intérêt de voir ce Thunderbolts ?