Un ex-agent du contre-espionnage, alcoolique et suicidaire, devient le garde du corps d'une jeune fille à laquelle il s'attache, avant qu'elle ne soit enlevée. En voilà un pitch...pas original ! Pour autant, et malgré les plus de 2h20 de film - ce qui peut rapidement s'avérer interminable pour un film du genre - j'avoue ne pas avoir regardé ma montre une seule fois. J'aime la longue introduction des personnages, Scott prend son temps pour tisser des liens affectifs entre notre héros et la petite fille, une filiation quasi paternelle, un entraînement intensif et militaire à la piscine, histoire de générer de l'empathie avant la seconde partie en mode expédition punitive. Lorsqu'il aura tout tenté pour la protéger, et aura échoué. Le moment d'assister à la tornade suprême, au grand nettoyage de Mexico par "l'artiste de la mort".
Denzel washing town
Bien évidemment, l'epileptic package habituel de Tony Scott est déployé. Montage ultra cut, filtres flashy, effets stroboscopes et psychotropes, une chose est sûre, vos rétines souffriront. On en est certes pas au rendu dégueux d'un Last Boy Scout, on reera. Quelques punchlines sont heureusement de la partie, dont le magnifique « Forgiveness is between them and God. It's my job to arrange the meeting. » Badass le Denzel ! Pourtant, sauf oubli, pas un seul bourre-pif des familles ne sera distribué, tout se règlera au gun. Bon point, les confrontations sont nerveuses et bien filmées dans l'ensemble. Pas de mexican stand-off à l'horizon par contre, un comble !
Denzel in Distress
Bien entendu, on n'échappera pas au sempiternel couplet religieux / quête de rédemption / vendetta personnelle / paire de scènes sirupeuses / rebondissements superflus
(coucou ! Je suis pas morte finalement, ce qui est très con et pas crédible pas vrai ?)
/ rayez la mention inutile / ah non en fait. Pour mener à bien son remake de L'homme de feu d'Elie Chouraqui, le créateur du sympathique et relativement sous-estimé Unstoppable s'entoure d'une distribution de choix. Denzel bien sûr, l'habitué. Celui qui fut également Malcolm X est ici impeccable, de même que l'excellent Christopher Walken. Mickey Rourke se trouve un rôle plutôt sage
(par contre sa sortie est totalement expédiée et ratée m'est avis)
. Rachel Ticotin est rentrée de Mars pour l'occasion et demeure solide, tandis que Dakota Fanning est attachante et craquante (de nos jours elle l'est tout autant, mais pour des raisons bien différentes...). La musique d'introduction MetalGearSolid-esque m'a interpellé, au point de me dire « tiens, on dirait du Harry Gregson-Williams ». Impression rapidement confirmée à l'apparition de son nom. La bande son est d'ailleurs globalement réussie, brassant du Nine Inch Nails, du classique, et même Lisa Gerrard, sans doute prêtée par Ridley à son petit frère, quatre ans après Gladiator.
Bien rythmé malgré sa durée, ce Man on Fire m'aura laissé sur ma faim, la faute à quelques écueils non évités, comme ce rebondissement près de la fin, tellement mal à-propos qu'il ruine en partie l'histoire, pourtant bien écrite et prenante jusque là. Un bon moment tout de même, et un petit gâchis hélas, quand je me prends à imaginer ce que le film aurait pu être...