Ce film s’impose sans doute comme une œuvre nécessaire, en témoignant de la chute du régime de Ceaușescu en Roumanie en 1989, l’un des premiers événements marquants ayant entraîné l’effondrement du bloc de l’Est. À travers quatre récits parallèles et des personnages aux trajectoires croisées — qu’il s’agisse de relations familiales, professionnelles ou de voisinage — le film parvient à rendre palpable la pression policière omniprésente subie par le peuple roumain. La masse se fissure.
Ce portrait collectif est d’une grande intensité dramatique, malgré quelques touches d’humour perceptibles dès la bande-annonce. La fin se distingue par un montage parallèle ingénieux, qui donne une dimension supplémentaire au récit.
Cependant, malgré ses qualités formelles et son intérêt historique, le film laisse une impression d’inachèvement. Attendant une analyse plus approfondie du mécanisme ayant mené à l’effondrement du régime, je suis resté sur ma faim. L’alternance entre les récits, bien que dynamique, donne parfois une impression d’inégalité ou de gratuité, comme si elle répondait davantage à une contrainte narrative qu’à une nécessité dramatique.