l'amour tue rarement, les mecs violents si

En trois épisodes, la série documentaire décortique le cas cantat et nous montre dans le même temps les mécanismes du système patriarcale. Je suis pas certaine que c'était le but, les mots patriarcat et systèmes n'étant pas cités dans mon souvenir. Mais c'est pourtant brillamment exécuté.

On y voit un homme mentir, se faisant er pour une victime d'un amour trop fort, sans jamais s'étouffer de proférer de telles dingueries (les scènes des 1er auditions sont surréalistes).

On y voit ses camarades l'absoudre sous des prétextes tout aussi dingues. Sachez que si vous avez eu le malheur de faire 4 enfants avec 4 pères DIFFÉRENTS, et bien il ne faut peut-être pas s'étonner de finir morte sous les coup d'une sombre merdre, heu pardon... de son compagnon, qui lui, n'a eu que 2 enfants avec la même femme (oui, cet argument est réellement avancé).

On y voit un système médiatique totalement en accord avec le mythe du pauvre bourreau victime de son amour trop fort, (par deux fois même!).

On y voit une industrie musicale qui assume sans soucis que ça ne la regarde pas si un de ses poulains est mortellement dangereux pour ses compagnes, paske la vie privée ça ne les regardent pas (sauf pour plaindre bebert, le pauvre quoi, victime de cet amour si fort qui n'aura même pas détruit sa carrière).

On y voit un système judiciaire relativement complaisant avec un homme qui a pourtant commis un crime très vite établi.

Bref on y voit le patriarcat dans toute sa laideur, sans aucun fard.

C'est dure, mais honnête. Et surtout c'est nécessaire.

Car on y voit quelques hommes outrés par cette rhétorique amour=ion=meurtre.

Mais surtout, on y voit des femmes questionner ce système, assumer leurs emprises subies, même si le mot n'est pas posé. Chacune ose regarder toutes l'histoire de ces faits de violences et de meurtres avec beaucoup d'honnêteté et de recul, remettant en question certain de leur comportement ou manquement de l'époque. Assumant ne pas avoir su écouté, assumant une forme d'aveuglement , mais assurant ne plus se vouloir victime ou complice de ce système de violence et d'oppression.