Bien des années après avoir vu (plusieurs fois, dans les versions successives qui sont sorties au fil des années) le(s) film(s) Blade Runner, je me suis enfin décidé à lire le bouquin. Vu les notes et les critiques dithyrambiques, je suis forcément parti avec des attentes énormes, et mon adoration du film a également pesé très lourd sur mon ressenti.
Et ce que je suis obligé de dire, c'est que je suis extrêmement déçu de ce que j'ai lu, et de ce que j'en retiens, à un tel point que je me demande si je ne suis pas complètement é à coté du truc. Difficile de juger par soi-même. Et je vais forcément comparer le film et le bouquin de A à Z, tellement le film a marqué ma mémoire.
On retrouve la même trame, avec Rick Deckard le Blade Runner qui se retrouve à devoir traquer une poignée d'androïdes (de type Nexus VI) débarqués sur terre sans autorisation. La difficulté étant qu'il n'est que très difficilement possible de les distinguer des vrais êtres humains. Deckard va donc se pointer dans la succursale qui produit lesdits androïdes, pour faire er quelques tests. Il va rencontrer Rachel, androïde Nexus VI qui n'est pas au courant de ce qu'elle est. Deckard détecte ce qu'elle est et part à la recherche des autres touristes. En parallèle, on apprend qu'il y a un marché pour l'achat du peu d'animaux qui survivent encore sur Terre, et que Deckard rêve d'avoir assez d'argent pour se payer un vrai mouton (ou un vrai gros animal). Et sa femme le tanne pour faire cet achat et ainsi montrer leur bonne condition sociale. Et on suit également la vie d'un débile, dont le cerveau a été atteint par les retombées polluantes terrestres (et j'ai oublié son nom), et qui va rencontrer les Nexus VI qui se pointent dans son immeuble (autrement inhabité).
Là où je n'ai pas su apprécier, c'est notamment toute la partie sur les animaux de compagnie, qui m'est ée complètement par dessus la tête, et dont je n'ai pas vu l'intérêt. Tout le long du livre, je n'ai pas pu m'empêcher de rouler des yeux à chaque insistance sur un age de ce genre. Je crois comprendre que tout tourne autour du concept d'empathie, que les androïdes n'en ressentent pas et ne peuvent donc montrer aucun intérêt pour les animaux, et pour les êtres vivants en général. En fait, je m'en rends compte seulement maintenant en y réfléchissant en écrivant ces lignes. Hum....
De même, je ne peux pas faire autrement que d'être extrêmement déçu par la fin de l'histoire, par l'affrontement final entre Deckard et les Nexus VI. Je trouve la fin du film très construite, alors que celle du livre est expédiée comme si elle n'avait aucune importance. Tout se déroule en deux temps trois mouvements, sans résistance ni difficulté, sans âme, et la tension accumulée par le récit dans les dizaines de pages précédentes retombe comme un soufflé.
Là où le film apportait un vrai affrontement qui faisait honneur à chacun des personnages (notamment à un Rutger Hauer exceptionnel), dans le livre on retrouve trois gosses trouillards qui se font exécuter comme s'ils n'avaient aucune autre possibilité, malgré toute l'insistance faite sur la force prétendue du personnage de Roy Batty.
Je ne parle pas non plus de tout le contexte ajouté dans le film sur les androïdes qui essaient de comprendre leur condition par rapport à la condition humaine, qui vont jusqu'à rencontrer leur créateur (si ma mémoire est bonne). A mon sens, toute ce questionnement des Nexus VI sur leur existence apporte beaucoup à l'histoire, et manque dans le livre, où ils ont presque la place de simples figurants sans épaisseur ni personnalité. Mais peut-être était-ce le but ?
Au final, je trouve ce récit creux, comme s'il y manquait un message ou que le message ne m'avait pas trouvé.