C'est une impression, ou bien le dernier livre d'Amélie Nothomb e un peu inaperçu en cette rentrée littéraire plutôt riche ? Qu'importe pour ses inconditionnels qui liront Les aérostats avec le même bonheur qu'à l'accoutumée. Le livre a t-il écrit récemment ou le manuscrit fait-il partie du stock où la romancière a la latitude de plonger, ayant prétendument par-devers elle une belle quantité de récits non encore publiés ? Laissons tomber, après tout, Amélie fait ce qu'elle veut et elle se fiche bien des mauvaises critiques qui lui reprocheront la brièveté et le manque d'épaisseur (c'est un peu pareil ?) de son dernier opus. Pour la première fois, pourtant, elle situe l'action de son intrigue à Bruxelles mais hormis deux à trois phrases consacrées à la capitale belge, on n'en saura pas plus sur ses sentiments vis-à-vis de sa ville natale. Pour le reste, Les aérostats est composé à 80% de dialogues entre une étudiante de 19 ans et un adolescent dyslexique de 16, la première étant censée guérir le second de son "handicap", ce qui serait vite fait, bien fait. S'ensuivent des échanges toniques et parfois amusants sur les lectures que le jeune garçon se voit imposées par sa "pygmalionne". Encore plus vite lu que d'habitude, le millésime 2020 d'Amélie Nothomb, avec son invraisemblable dénouement (ce n'est pas la seule chose qui laisse très dubitatif et incrédule), constitue une fois de plus un simple en-cas avant de er à une littérature plus consistante. Disons que, cette fois-ci, il y avait bien peu à grignoter dans cette nouvelle livraison.