Ange est étudiante, elle a dix-neuf ans. Elle vit en colocation avec Donate, qui est une râleuse invétérée. Pour arrondir ses fins de mois, elle accepte de donner des cours de français à Pie, un adolescent dyslexique de seize ans. Pie est très seul, son père est un père abusif, sa mère une évaporée. Il n'a aucun ami, et l'irruption d'Ange lui est salutaire.
Et alors ? Et alors voilà. Je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir. Je vais faire la même critique que pour Frappe-toi le coeur, le dernier Nothomb que j'ai lu, en 2017. C'est vrai qu'on se laisse embarquer dans l'histoire : puisque le livre est court et écrit gros, on peut se permettre d'aller au bout, pour voir, car, un livre d'Amélie Nothomb, grande prêtresse de la Rentrée Littéraire, doit forcément avoir un intérêt, non ? Mais, je me pose la même question qu'en 2017 : la popularité d'Amélie Nothomb tient-elle à son talent d'écrivaine ou bien au personnage qu'elle s'est construit ? On ne peut pas dire qu'elle écrive bien : pas de descriptions, beaucoup de dialogues, ce n'est pas pour la beauté du style que je lis Nothomb. Elle crée un univers bizarre, dérangeant, qui intrigue et qui attire, et je crois que c'est ce qui m'incite à poursuivre ma lecture. Mais certains éléments de l'intrigue ne mènent nulle part (Quel intérêt pour l'histoire que Donate soit tout le temps en train de râler ?) Et je ne parle même pas de la façon dont Ange "soigne" la dyslexie de son élève : à coup de Stendhal, que Pie lit en une nuit, alors qu'il n'a jamais lu de livre auparavant. Ben voyons !
Un point positif quand même : lire "Les aérostats" m'a donné envie de relire La métamorphose de Kafka.