La simplicité de l'histoire d'Andreï Makine séduit facilement, avec son système de récits enchâssés pour nous livrer une conclusion dans deux temporalités différentes. Si le récit met en scène des personnages qu'on a déjà vu dans d'autres romans sur la Russie, si les conclusions à en tirer semblent simplistes, il en est pourtant une qui mérite qu'on s'y arrête.
Que la vie parmi les hommes finisse par fatiguer au point que se retirer dans un endroit isolé puisse être considéré comme une solution, ce n'est pas nouveau, et en tant que lecteur de western, j'y suis habitué. Mais qu'on puisse mettre en miroir la Russie actuelle et la Russie soviétique, opposant les méfaits du communisme aux méfaits d'une ouverture au capitalisme, c'est déjà quelque chose de plus rare et cela donne de la finesse à cette conclusion.
Sinon ce récit de chasse à l'homme ne manque pas d'intérêt, la langue est simple et belle, les personnages bien développés, c'est très rapide et très plaisant à lire. Alors autant ne pas s'en priver.