Un peu déçu tout de même : c'est le problème avec les films cultes, quand vous les voyez enfin vos attentes sont hautes. Malgré tout, La vie est un long fleuve tranquille se regarde bien.
Au début, à l'issue d'une scène banale entre un épicier et une cliente, une voiture explose avec fracas. De la même manière, la vie rangée de madame Le Quesnoy va voler en éclats lorsque va se faire jour la vérité au cœur du film : deux enfants ont été échangés, par malveillance, à la maternité.
Ainsi, Momo (Benoît Magimel qui crève déjà l'écran) a été élevé par les Groseille, une famille prolétaire, tandis que Bernadette est élevée par les Le Quesnoy, famille bourgeoise. On voit d'emblée tout le potentiel caricatural d'un tel postulat, et le film ne s'en fait pas faute. Malheureusement, le trait est particulièrement épais, rendant certaines scènes bien lourdes.
Le film offre quand même de belles qualités, notamment la scène où un prêtre survolté entonne un hymne à Jésus comme un tube pop. Bien évidemment, les deux mondes vont déteindre l'un sur l'autre, les enfants Le Quesnoy découvrant le sexe, la drogue et le plaisir de se baigner dans la rivière. Mais c'est peut-être justement cette vision ultra-caricaturale qui a le plus mal vieilli dans le film.
Mais quand même, ça reste un visionnage très plaisant. Aurais-je plus apprécié encore ce film si je l'avais abordé sans en avoir entendu parler? C'est tout à fait possible.