La bouffe est chouette à Fatchakulla par Diothyme

Une ville perdue de Floride, où les habitants vivent de la chasse et de la pêche des marais locaux, vouant une véritable adoration aux chats, qu'ils croisent jusqu'à obtenir de véritables monstres. Seul un homme ne partage pas cette ion, l'étrange Oren Purvis, au sujet duquel de nombreuses rumeurs circulent, il clouerait les peaux de félins des voisins à sa porte, son frère est fou, on aurait vu une femme nue crier par la fenêtre... Sa maison serait même hantée selon certains. Il faut dire qu'à Fatchakulla on est superstitieux, et la spécialité locale est un certain Willie Le Siffleur, avec ou sans tête selon les récits, il hante les marécages par nuit noire et dévore les imprudents qui osent croiser son chemin. Jusqu'au jour où, un petit garçon téméraire parti chercher des vers de nuit, butte sur la tête de Mr Purvis. Le shérif n'a pas l'habitude de voir de tels crimes dans le comté, il doit donc en référer aux frimeurs de la cantonale. Ni les uns ni les autres ne découvrent d'indices, seule la jambe du malheureux, un peu plus loin enfoncée dans la vase. Les membres sont plus déchirés que sectionnés, l'assassin a dû faire preuve d'une rare sauvagerie. Le seul témoin dit avoir entendu comme un ronronnement de moteur, ce qui ne fait pas lourd comme preuve. Accablé, le shérif fait appeler un curieux personnage de la ville, Linwood, qui a toujours réussi à démêler les affaires sur lesquelles la police buttait. Cependant, ça n'avait jamais été plus loin qu'une disparition de chihuhua... De plus, les suspects ne manquent pas, qui n'aurait pas eu envie de mettre fin aux jours de ce maudit Oren? Les alligators auraient-ils mis fin au calvaire des chats de la région?

Un petit polar rafraîchissant comme on les aime. L'auteur est un journaliste dont c'est l'unique roman, malheureusement, car c'est une réussite. L'ambiance, le bayou, le village d'alcoolos au sud des états-unis, ces péquenauds qui n'aiment que la chasse au raton-laveur, je suis d'ores et déjà conquise. Je me demande d'ailleurs où j'ai trouvé ce goût qui me fait tant aimer l'univers faulknerien, mais ons. Le roman m'a beaucoup fait penser à 1275 âmes dont j'ai fait la critique en page 8, par son ironie, un second degré mordant, un shérif paumé dans un monde de consanguins. J'ai aussi retrouvé un peu du monde de Twin Peaks (de David Lynch) qui est mon film préféré, notamment dans la guéguerre entre la police locale et cantonale, et le personnage de Linwood qui me fait penser à Dale Cooper, en beaucoup moins classe cependant. L'intrigue est bien ficelée, je n'avais rien vu venir quant à l'identité du meurtrier. Les personnages, mêmes secondaires, ne sont pas trop caricaturaux avec juste ce qu'il faut d'humanité pour faire "vrai". J'ai dévoré ce livre d'une traite, je n'ai pas vu le temps er. Une petite trouvaille. Rien à redire pour une fois, idéal pour er une agréable soirée dépaysante au son du banjo.
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le 21 févr. 2011

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Diothyme

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