L'un de mes souvenirs cinématographiques les plus forts, lors de la rétrospective Kazan à La Rochelle, fut sans doute le tourmenté, le torturé Un Tramway nommé Désir, dans l'univers duquel je me suis plongée avec frissons et délectation, n'ayant jamais vu le film sur grand écran .
Une oeuvre très théâtrale, certes, adaptée de la pièce de Tennessee Williams, mais quelle puissance et quelle cruauté !
J'avais oublié la présence physique de Marlon Brando, carnassier, sensuel, une beauté animale et un jeu à couper le souffle, face à Vivien Leigh, d'autant plus touchante qu'elle est caricaturale, femme torturée, fragile et vulnérable, obsédée par le désir de plaire et la peur de vieillir, pitoyable et désemparée.
Un film d'une intensité redoutable qui plonge au coeur des êtres, de leurs désirs et de leurs tourments, qui sont aussi un peu les nôtres.