Dilacérante extase et vertige de Narcisse.

Vertige de Narcisse dévoré par son propre regard. Dans la fétichisation de l’apparence, la beauté allume la folie. Dilacérante extase.

Le film m'a aussi inspirée un poème de Baudelaire sur la Beauté

Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre, Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,Est fait pour inspirer au poète un amour Éternel et muet ainsi que la matière.

J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre, Douce beauté (...)(...) La tombe attend ; elle est avide !

Après Baudelaire, voici ce que m'a inspirée ce film, avec certes une interprétation infiltrée de psychanalyse qui est loin d'épuiser tous ses aspects . Si Only God Forgives contenait une forte symbolique œdipienne, the neon Demon , lui est infiltré , traversé par la question du narcissisme, de ce narcissisme premier qui fait écho au mythe relaté dans « Les Métamorphoses » d'Ovide, Mythe connu qui relate l’histoire de ce Jeune homme doué d'une grande beauté, qui s'attira la colère des dieux en repoussant l'amour de la nymphe Écho. Poussé par la soif, il surprit son reflet dans l'eau d'une source et en tomba amoureux il se laissa mourir de langueur ; la fleur qui poussa sur le lieu de sa mort porte son nom. Narcissique est donc ce monde de la mode et du mannequinat, que va rendre lumineux, NWR à travers cette chorégraphie hypnotique, ces néons aux couleurs changeantes, à travers la question de la tyrannie de l’apparence, à travers la multitude des miroirs, des reflets qui se tendent , à travers cette féminité fétichisée où se noient ces filles jusqu’à la psychose . Un film sur la beauté, également comme pacte faustien (d’où le démon des néons) , la beauté, comme figure d’immortalité qui se confronte inlassablement à son reflet inversé , à savoir la figure de la mort Pourquoi ? Parce que la fascination de Narcisse est une fascination mortifère, il tombe en extase et dépérit.

9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films d'horreur des années 2010

Créée

le 25 juil. 2024

Critique lue 23 fois

1 j'aime

cathVK44

Écrit par

Critique lue 23 fois

1

D'autres avis sur The Neon Demon

Poison Girl

Bon allez, pas d’introduction bien tournée pour cette fois, pour éviter toute confusion et parce qu’on colle des procès d’intention au film pas tout à fait pertinents, je vais commencer par quelques...

le 8 juin 2016

197 j'aime

45

Beauty is Everything.

Le temps d'un plan, j'y ai cru, au point d'en avoir une demie molle. Le temps d'un opening theme fracassant, me renvoyant au temps béni de Blade Runner, et dont les basses me parcourent l'échine avec...

Par

le 20 juin 2016

193 j'aime

6

La belle au pays de la beauté fantasmée

Il était une fois des néons qui clignotent et qui éclairent de leur lumières vive inhumaine, rouge, violette, bleue et verte, des flashent qui crépitent dans de grandes pièces vides et des beautés de...

Par

le 9 juin 2016

149 j'aime

6

Du même critique

Ne les laissez pas entrer.

Nuit infernale où le blues et sa magie conjurent les esprits du é et du futur, attire aussi les forces du mal. Le vampirisme comme parabole politique sur fond de ségrégation raciale. Un film...

Par

le 17 avr. 2025

12 j'aime

1

L’espion qui m’aimait.

Entre mensonges, soupçons, faux semblants et manipulation, Soderbergh fait de la table à manger conjugale une mécanique de guerre sophistiquée. Cinq noms figurent sur une liste. Un traitre, une taupe...

Par

le 14 mars 2025

11 j'aime

2

Dans les interstices de la maison close, les souvenirs transforment et reconstruisent le réel.

À hauteur d’enfant, on ferme les yeux et on rêve. Dans les interstices de la maison close, les souvenirs reconstruisent le réel. Avec délicatesse, Finkiel joue avec l'espace ( presque un huis clos)...

Par

le 26 avr. 2025

8 j'aime

3