The Foul King
6.8
The Foul King

Film de Kim Jee-Woon (2000)

Bored of the Rings

: Bluray


J’aime bien les films de la lose. Ceux qui mettent en avant un protagoniste paumé, un Jeffrey Lebowski en puissance, qui accumule les merdes et ne sait pas trop bien comment les gérer, simple qu’il est. Le genre qui s’entoure de couteaux pas bien plus aiguisés que lui-même, et échafaude avec eux des plans qui n’ont aucune chance de marcher. C’est donc avec plaisir que j’ai retrouvé cette poisse benête dans ce second film de Kim Jee-Woon, une comédie sociale où Song Kang-Ho montre déjà qu’il est très à l’aise dans la bêtise involontaire.


C’est l’histoire de Dae-Ho, un type de la lose donc, qui se fait martyriser par son père et son patron, et qui n’ose déclarer sa flamme à sa collègue populaire. Alors Dae-Ho, pour apprendre à se défendre des vilaines clés de bras de son boss, et pour pouvoir corriger les torts qu’il voit dans la rue, décide de redre un entraîneur de catch dans un club miteux. L’occasion parfaite pour se créer une personnalité fictive, masquée, qui pourrait affronter les peurs du réel. Un alter-ego dont le costume prodigue le courage nécessaire pour mettre fin à ses tourments.


Le catch est un choix particulièrement pertinent, car extrêmement populaire en Corée pendant un temps grâce à l’influence de la scène japonaise, avant que le public ne s’en désintéresse après avoir compris que le tout était mis en scène. Des combats factices donc, qui intègrent parfaitement le récit. Dae-Ho a beau savoir faire un suplex, ça ne l’aidera pas quand son adversaire hors du ring ne jouera pas le jeu. Ses chorégraphies n’ont pas d'applications pratiques, et l’entreprise est vouée à l’échec, au grand dam du jeune homme.


Foul King est une histoire de fuite en avant, faite de travellings latéraux qui suivent Dae-Ho dans ses errances. Plutôt que de chercher de véritables solutions à des problèmes qui déent l’individu (les conditions de travail, proches de celles qui sont traitées moins caricaturalement dans About Kim Sohee), notre protagoniste prend la voie du paraître. On balaye les emmerdes sous le tatami en espérant que ça fera le boulot.


Une comédie sociale qui se pare de scènes de combat sacrément bien menées. Le catch, factice, dans le film, fictif, n’empêche pas la mise en place d’une tension lorsque les collants sont enfilés, grâce à la maîtrise formelle de celui qui nous livrera A Bittersweet Life ou J’ai Rencontré le Diable dans les années qui suivent.


Une œuvre drôle, touchante, et qui donne déjà les prémices d’un grand réalisateur en devenir.

7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Filmothèque Bluray

Créée

le 20 oct. 2024

Critique lue 6 fois

Frakkazak

Écrit par

Critique lue 6 fois

D'autres avis sur The Foul King

Critique de The Foul King par Truman-

Kim Jee-woon nous plonge cette fois ci encore dans une comédie mais dans l'univers du catch , le tout avec l'excellent acteur Song Kang-Ho qui dévoile encore un talent comique aussi génial...

Par

le 9 août 2013

4 j'aime

Critique de The Foul King par IllitchD

The Foul King est un film comme les asiatiques savent le faire : différent. Ce long métrage avant tout comique est un mélange des genres : tantôt comédie loufoque ou dramatique, tantôt film d’action...

Par

le 13 déc. 2012

4 j'aime

The way of the cheatOr

Quand le chien fou Kim-Jee Woon s'attaque à la comédie, il ne se contente pas de faire rire et prend le parti d'un subtil mélange des genres. Entre critique sociale, film sportif et comédie déjantée,...

Par

oso

le 12 mars 2014

3 j'aime

Du même critique

Mi-rage, mi-désespoir, pleine vieillesse et ennui

Alors qu’à chaque nouvelle itération de la formule qui trône comme l’une des plus rentables pour la firme française depuis déjà quinze ans (c’est même rappelé en lançant le jeu, Ubisoft se la jouant...

Par

le 10 oct. 2023

21 j'aime

Blue Prince
10

Un plan parfait

Garanti sans spoilsBlue Prince est de ces jeux rares où les premières heures ne sont en réalité que l’apéritif d’un plat de résistance bien plus généreux qu’il ne semble être au premier abord. Un...

Par

le 30 avr. 2025

14 j'aime

2

Mou, Moche et Puant

Il était couru d’avance que Brave New World serait une daube. De par la superhero fatigue qu’a instauré la firme de Mickey par l’amoncellement de produits formaté sur les dix-sept dernières années...

Par

le 10 mars 2025

14 j'aime

7