Bon, j'avoue que Ryan Coogler, c'est pas vraiment ma came à la base, le bonhomme sait manier une caméra et mener une histoire d'un point A à un point B (pas vraiment un exploit non plus), mais le bougre n'a rien à dire qui n'ait déjà été dit et d'une manière beaucoup plus sophistiquée, faisant de lui l'anti-Jordan Peele par excellence et ce, dès son premier film Fruitvale Station. Bref, à part Wakanda Forever (et encore, c'était probablement davantage dans sa manière d'évoquer la mort de T'Challa qui résonnait avec celle de Chadwick Boseman), je n'adhère pas beaucoup malgré la réception dithyrambique de ses films, un honneur partagé par Sinners qui a été dans les rares films à 100% d'avis positifs sur RottenTomatoes avant de descendre à 98%.
Bon, je ne vais pas faire durer le suspense, rien que ma note montre que je suis loin d'être d'accord. Pourtant, certains aspects m'auront particulièrement séduits comme la photographie très désaturée qui, à l'instar de Zack Snyder sur Man of Steel, rend les bleus et les rouges absolument magnifiques, les scènes de musiques dans le club dont un plan-séquence qui montre la musique noire
du é, du présent et du futur
qui m'a particulièrement parlé même si on est pas au niveau de ce qu'a proposé Damien Chazelle sur Babylon - je suis persuadé que Coogler s'en est inspiré - et enfin, il y a la double performance de Michael B. Jordan, charismatique à souhait dans le rôle de jumeaux qui reviennent au bercail après avoir fait leurs armes dans la pègre de Chicago, d'autant plus qu'ils ont chacun leur personnalité.
Mais bon, comme à son habitude, c'est sur le fond que le bât blesse. La première heure est grosso modo consacrée aux jumeaux qui vont à la rencontre des différents seconds rôles qui peupleront le film, chacun a sa thématique qui lui est propre, mais bon, il ne faudra pas s'attendre à aller en profondeur pour aucun d'entre eux (sauf peut être le cousin Preacher Boy), couplé avec le fait que Coogler n'en dit rien qui n'ait déjà été dit auparavant, et qu'en plus cette partie manque d'enjeux dramatiques, cette longue exposition ne fonctionne pas vraiment sans pour autant tomber dans l'ennui. Ensuite, on a droit à une bonne demi-heure de scènes de club, de danse, de musique, de fièvre, de cul, peut-être la meilleure partie, pour finir avec la partie la moins bien gaulée : la confrontation avec les vampires qui manque cruellement de fun, avec une action illisible et des références prestigieuses (Une Nuit en enfer ou The Thing entre autres) auxquelles Sinners n'arrive pas à la cheville.
Bref, le dernier film de Ryan Coogler, c'est beaucoup de style - très cool - pour bien peu de substance - pas étonné pour ma part - pour un résultat qui m'aura laissé sur ma faim!!