Il y a ces films dansés réglés comme du papier à musique. Et bien Pajama game n'est pas de ceux-là. Il séduit par ces audaces et ses bouffonneries et non par la précision de ses chorégraphies. Donen privilégie des pique-niqueurs qui se roulent dans l'herbe à une sérieuse danse de duo bucolique près du lac.
Du coup, le film est vraiment joyeux, un peu déréglé, enthousiaste.
Du coup aussi, on a du mal à s'intéresser à l'intrigue, et d'ailleurs on s'en fout.
Du coup enfin, les meilleurs numéros (et de loin) sont ceux des personnages secondaires: le burlesque couple Gladys-le-lanceur-de-couteau-jaloux.
Bizarrement, le tout se déroule à l'usine avec un arrière-plan politique. Même si les grévistes gagnent à la fin, ça respire le film de droite. Le patron (Lynch obèse) doit augmenter les salaires de sept cents et demi (cumulés sur vingt ans, ça permet d'acheter un harem tout de même) parce que c'est un pourri démasqué qui a piqué dans la caisse. Justification morale et non sociale.
Comme il est difficile de dissocier l'appréciation du film du contexte dans lequel on l'a vu, ma note va évidemment grimper. Rires, trémoussements, alcools, chessecake, Bruel et Footix réunis valent déjà +1.