Les moutons de Cannes urgent
Bien sûr, je ne vais pas tarder à vous dire ce que je pense du film.
Mais avant ça (et quand même à propos du film) je voulais profiter de la modeste tribune que m’offre SC pour revenir sur un phénomène qui a franchement tendance à me trottiner sur la fève.
Ainsi donc, le film a été hué à Cannes lors de sa projection au dernier festival du même nom. Les critiques des Inrocks (journal que je peux apprécier par ailleurs), en même temps qu’ils se liquéfiaient de bonheur obséquieux sur le Carax, conspuaient d’une seule voix cette tentative (je cite en substance) "boursouflée où on n’oublie jamais que Nicole fait du Kidman, nymphomane".
Ayant en mémoire (diluée) ces persistantes effluves Cannoises, je m’apprêtais à subir un nanar prétentieux et pénible.
Scandale ? Huées ? Navet ? Si rien ne justifie un tel qualificatif ou de telles réactions (OK, Nicole fait pipi sur Zac, mais merde, il vient de se faire agresser par un banc de méduses virulentes, le pitchounet !), c’est surtout envers ce stupéfiant transport en commun de matière grise qui, à l’instar des bancs susnommés, semblent se complaire à ne pouvoir agir qu’en groupe compact et unanime, que je tiens à manifester une réprobation aussi virulente qu’indignée.
OK, un groupe ça rassure et ça tient chaud, mais je ne résiste pas à la tentation de rappeler ici un des refrains les plus salutaires de Georges B., chanteur populaire à moustache et chats, ayant émergé au début des années 50, qui clame avec la placidité de la certitude froide que "le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on est plus de quatre on est une bande de cons".
Bref, si on peut légitimement faire une série de reproches à ce film (au premier rang desquels une certaine ambition qui frôle parfois la prétention), oublier collectivement ses qualités tient de la supercherie intellectuelle et dénote un bien douteux sens de l’unanimité.
L’ambiance poisseuse, la singularité des portraits et la qualité de la plupart des interprétations (longtemps que je n’avais pas vu Cusack à ce niveau de performance. Pour McConaughey je venais de voir Killer Joe) valent au minimum à chacun d’entre nous la possibilité de er un moment sinon agréable, au moins intéressant.
Et puis désolé, mais je trouve que Kidman en pouffe saute-au-paf peroxydée e très bien.
Faut croire que la chienne nympho en continu, c’est ma pétasse de thé.