Toujours un plaisir de retrouver l'esthétique de Dolan, mais c'est quand même sacrément inégal. À l'image de ses personnages en demi-teinte, le long-métrage alterne constamment entre très belles séquences et très gros ratés. C'est tantôt touchant, drôle et sincèrement authentique, et des fois cruellement insipide, factice et inconsistant.
Le réalisateur québécois flirte d'ailleurs régulièrement avec sa propre caricature, notamment lors de ces scènes doloristes qui deviennent usantes à la longue : relation conflictuelle avec la mère, rapport néfaste à l'alcool/drogues, et autodestruction mentale/physique.
Mais le plus gros point noir, c'est bien le récit en lui-même. C'est particulièrement convenu et attendu, et j'espérais que le cinéaste s'aventure vers des terrains plus osés... sans succès. Plutôt surprenant d'ailleurs de voir un aussi petit film débarquer aussi tard dans la carrière de Dolan (notamment après des mastodontes multirécompensés).
On gardera quand même à l'esprit quelques chouettes idées, comme cet angiome au visage, agissant comme un marqueur honteux et voyeuriste de la société face à l'homosexualité refoulé du personnage principal.
Un joli petit voyage, sans grande prétention certes, mais plutôt efficace.
5,5/10
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