Couleurs saturées, toutes paillettes dehors, bienvenue (ou adieu) dans le monde outrancier et tapageur des drags queer. Stylisation maniériste à la truelle, dialogues vulgaires, chansons hideuse, le film ne se e que par militantisme.
L'esthétique se veut fébrile et inventive à la Speed Racer : elle est confondante d'amateurisme. On aimerait trouver quelques transes à ces Nuits Fauves nouvelle génération, mais rien ne décolle longtemps, trop sûr de ses effets. On aimerait rire à ces élans hystériques, mais on est sans doute trop boomer, trop extérieur à cette culture.
Un film qui vous laisse sur le seuil : la faute au film ou au spectateur? Je suis totalement hermétique à cette sensibilité. Pourquoi mon sens de l'empathie, ma capacité d'identification, ma sympathie pour l'autre rencontre-t-elle ici une limite? Pourquoi ne vois-je ici qu'artifice et jeu forcé quand manifestement le film se veut expressif et sincère? Se confronter à une œuvre, c'est toujours se regarder dans un miroir et voir un peu au delà. Cet inconnu me questionne.
Dans sa laideur et ses parti-pris, le film reste cohérent. Il s'impose à prendre ou à laisser. Laissons lui le bénéfice du doute.