Alexis Langlois a déclaré à l'avant première avoir lu un commentaire négatif sur le film : "C'est une histoire d'amourettes d'ados de 14 ans". Et il a pris ça plutôt positivement, à raison. Car oui, c'est une histoire d'amour, de vie, de déchirure, d'éloignement, qui fait forcément écho à du vécu chez chacun·e de nous à un moment donné. Pas dans son intégralité, mais par morceaux.
Les Reines du drame, c'est une comédie romantique, un mélo, une comédie musicale, tout ça à la fois. La musique composée par Pierre Desprats enchaîne les titres puissants, où le film s'interrompt pour devenir un clip, avant de reprendre son fil. "Tout est faux sur scène, on s'en fout" répètent les actrices à plusieurs reprises, jouant sur ce flou ambigu du personnage en représentation permanente, jusque dans ces clips qui rythment leur vie d'artistes. Mais contrairement à de nombreux films où l'on a envie de secouer l'héros·ïne pour lui dire de se bouger, là tout s'enchaîne avec logique, violence et détermination. Il n'y a pas la gentille et la méchante, il y a deux paumées, qu'on a chacune envie de prendre dans les bras pour lui dire ça va aller.
Le duo phare porté par Louiza Aura et Gio Ventura est électrique. Bilal Hassani est incroyable en Steevy, youtubeuse de 50 ans sur le déclin, qui se remémore son adolescence de fan avec son gel dans les cheveux.
Ce film m'évoque clairement une tornade, une puissance qui déracine et emporte tout sur son age, balançant à la volée quelques poignées de punchlines. Une tempête d'émotions faisant er par tous les états, tout en jouant avec des références à de nombreux univers, événements, vidéos, mèmes, que vous aurez ou que vous n'aurez pas, c'est pas grave. C'est pas un drame.