Rendons gloire, pour commencer, au remarquable traducteur qui a pondu un titre français n’ayant aucun rapport avec le film et totalement moche en plus. Ce titre au rabais tend à donner une image péjorative de la Tigon, petite société de production qui, avec ce deuxième film, avait l’intention, non pas de concurrencer la fameuse Hammer, mais au moins de marcher sur ses traces et profiter de ses succès. Le résultat n’est pas autant en décalage que le titre du film. Certes, le budget est ici, c’est une évidence, bien moins conséquent, mais cela se tient. Avec la présence du toujours remarquable Peter Cushing, les paysages de landes bucoliques et une histoire qui évoque La Femme reptile, on est en terrain connu.
La recette est éprouvée et l’entreprise conduite avec sérieux. Du mystère initial à la révélation finale qu’on a très vite suspectée, le récit a l’intelligence de déplacer les personnages principaux d’un lieu à un autre pour renouveler les péripéties. Ces astuces permettent de masquer l’étroitesse du budget. Dommage cependant que la deuxième partie du film manque de rythme et que le mystère présenté au début tend à perdre en épaisseur. Aussi, même si le film est de très courte durée (surtout qu’une scène de cinq bonnes minutes a été coupée dans cette nouvelle édition), la deuxième partie tire franchement à la ligne et perd en dynamisme.
Le résultat reste tout à fait agréable et comblera facilement les amateurs de ce cinéma fantastique anglais des années 1960. C’est fait avec suffisamment de métier et d’élégance pour remporter le morceau. Entre des effets spéciaux délicieusement surannés, des répliques souvent naïves et une petite musique inquiétante, le tout sur fond d’un bestiaire qui a toujours fasciné les britanniques dans ce type de récits.