Un petit film familial plutôt étonnant et qui dénote de tout ce que l’on a l’habitude de voir dans le genre. On est d’ailleurs surpris de constater que c’est une production A24. Vous savez, le petit studio indépendant qui monte, à l’instar de Neon, et qui nous présente généralement des productions de haut calibre dans tous les genres désormais alors qu’il a débuté avec l’elevated horror comme « Midsommar » et les petits films d’auteur comme « Moonlight », devenus de gros succès d’estime. Depuis, le studio s’est diversifié dans un peu tous les styles tout en essayant de garder une ligne de conduite arty et prestigieuse. Il a même été sur les terres du moyen budget comme « Civil War » et commis quelques navets comme « Y2K ».
Et voici donc que débarque leur premier film familial voire un film pour enfants. En effet, « La légende d’Ochi » semble davantage s’adresser à un public de bambins ou de jeunes adolescents qu’à des adultes même si ces derniers peuvent souvent trouver leur compte dans ce type de production. Notamment grâce à du second degré, un sous-texte quelconque ou de bonnes notes d’humour en plus de qualités esthétiques notables, comme souvent dans les Pixar par exemple. Mais ici, c’est un film live et non un film d’animation et ce premier essai d’Isaiah Saxon n’est pas très concluant malgré ces belles promesses, ses belles idées et, tout de même, une quantité non négligeable de petites qualités.
De ce côté, on peut en effet apprécier un univers étrange mais intéressant. Pas vraiment de contexte temporel (difficile de dire à quelle époque nous sommes) mais quelques indications spatiales (on serait dans les Carpathes) bien que tout n’y ressemble pas vraiment. Un aspect rétrofuturiste pertinent et original visuellement qu’on a baigné dans un peu de merveilleux, ce qui occasionne un cachet unique au long-métrage. Ensuite, il faut avouer que les Ochi, faits en animatronique, sont une totale réussite et devrait plaire aux enfants tout comme aux grands. Un air de ressemblance assez frappant avec le Gizmo des « Gremlims » dont on s’accommode. Il y a donc un univers recherché et de belles créatures qui permettent à « La légende d’Ochi » de ne pas être un ratage complet.
En revanche, pour le reste, on ne peut pas dire que ce soit vraiment une réussite. On perçoit vaguement un sous-texte écologique sur la protection des espèces et un discours anti-belliqueux mais tout cela demeure trop opaque pour les enfants et trop léger pour les plus grands. Ensuite, la narration est un peu chaotique et Saxon rate ses meilleures scènes en enchaînant les frustrations (la séquence du supermarché par exemple). Les moments avec les Ochi sont les meilleurs mais deviennent répétitifs quand les scènes avec les personnages humains sont rarement intéressantes ou inutiles (le personnage de Finn Wolfhard ne sert strictement à rien). De plus, le film est parfois un peu trop lent, presque ennuyant, et son positionnement est à la limite du bancal. Trop lugubre pour les jeunes enfants et trop niais pour les adultes, il rate le coche de l’émerveillement. En soi, de belles promesses pour un résultat quelque peu erratique.
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