C’est dans un univers tout à fait atypique que nous allons plonger, une île très isolée qui appartient aux Carpates, une île faite de mystères, dont on sent immédiatement l’essence planer autour de nous, c’est une étrangeté palpable, un sentiment extrêmement prégnant, qui nous immerge totalement dans l’ambiance. Effectivement, dès les premières minutes, une légende vient s’inviter, l’existence d’êtres extraordinaires est révélée, des Ochis, un peuple de créatures que tous craignent, des créatures à l’origine de bien des maux, qui hantent les cauchemars de ceux qui vivent malheureusement à leur côté et dont la peur est minutieusement instillée de génération en génération. La chasse est donc ouverte, la meilleure défense étant l’attaque, chacun s’entraîne, plus précisément, les hommes, les plus jeunes, parce que, comme chacun le sait, c’est une affaire bien masculine, qu’est-ce qu’une femme pourrait bien faire dans une telle situation, si ce n’est peut-être, se rendre compte que tout n’est pas si simple qu’on peut bien le croire. Ainsi, bien que familial, ce métrage viendra aborder des notions finalement assez fortes, qui lui apportent toute sa profondeur, d’une simple aventure qui peut paraître mignonne, ou naïve, on y aborde les ravages que peut faire l’embrigadement, comment il est aisé de manipuler des foules entières, sans qu’elles ne se posent de questions, comment avec quelques vérités, il est possible de les détourner et de faire croire à ce que l’on veut, d’autant plus à de jeunes esprits malléables. La réalisation d’Isaiah Saxon est assez remarquable, elle possède un grain très particulier, presque suranné, qui lui apporte tout son charme, il a su mêler l’authenticité, à un univers pourtant imaginaire, avec un réalisme, qui nous invite à y croire. Visuellement, on a fait le choix du vrai là encore, très peu d’effets spéciaux, il est difficile de pleinement s’en er, mais c’est justement ce qui apporte toute sa sincérité, notamment lorsque l’on parle de ces créatures, qui paraissent plus vraies que nature. En ce qui concerne le scénario, il est assez classique du genre, typique des années 80/90, il fera d’ailleurs de nombreux clins d’œil à certains films qui auront bercé notre enfance, ses ficelles sont donc plutôt connues, pour autant, elles sont irablement exploitées, pour nous plonger dans une aventure extraordinaire. C’est une intrigue qui démarre donc sur un postulat déjà vu, mais qui fonctionne à merveille, d’autant plus qu’elle est finalement propice à développer un récit initiatique bouleversant, celui d’une jeune fille qui s’émancipe, qui parvient à se détacher de l’influence qui règne dans son village, pour enfin cre la vérité, pour comprendre et apprendre, apprivoiser, plutôt que chercher à montrer sa supériorité. Quant au casting, il est minimaliste, mais extraordinaire, la jeune Helena Zengel y est bluffante, Willem Dafoe est toujours aussi investi par ses rôles, quel plaisir de retrouver Finn Wolfhard et il en va de même pour la grande Emily Watson.
En bref : Un film qui prendra ses sources dans un cinéma assez classique du genre, mais qui saura malgré tout s’en détacher, pour nous immerger dans un lieu tout à fait atypique, peuplé de créatures qui ne le sont pas moins, pour nous offrir une aventure absolument magique, presque poétique même, qui possède une véritable mélodie, qui nous touchera en plein cœur, en plus d’aborder des sujets assez forts en double lecture, lui apportant toute sa subtilité et sa profondeur !
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