Peu de cinéastes peuvent avec des images, des sensations , une manière virtuose de filmer évoquer un tel cheminement intime (l’enchaînement d’associations, le bouleversement des réminiscences, les retours en arrière où se mêlent sensorialité, sentiments) dans les lignes de fuite d’amours perdues, ce sont les fragments et les séismes de la réminiscence qui font ce puzzle, comme des fragments de soi qui s’articulent, dans la fragilité de l’instant , la fugacité des souvenirs en agençant des questions existentielles. Et peu à peu , ces fragments prennent sens, dans le doute et la reconstruction des images, celles qui s’échappent au moment où on veut les saisir. Il est bien question d’introspection. Ce film est d’une telle beauté !