N’ayant manifestement pas la persévérance de structurer mon avis à propos de quoi que ce soit pour en faire une critique digne de ce nom, pour ce film, je préfère vous offrir un benchmark d’avis plus intéressants, recueillis par mes soins auprès de différents membres de l’équipe technique, de personnalités du cinéma et même de certains personnages du film :
Je peux faire une autre demi-douzaine d'arrangements d'Extreme Ways si vous voulez. De toute façon, il y a plus de différences entre deux de ces morceaux qu'entre les films qui les utilisent.
Moby
J’ai été l’un des vôtres. J’ai été votre meilleur atout. Je connais vos secrets, vos méthodes, vos manigances. CIA, FBI, police fédérale : tous vous me poursuivez, mais jamais ne m’attraperez. Non parce que je suis plus fort, mais parce que je connais votre ultime faiblesse. Votre talon d’Achille. Vous n’arrivez pas à comprendre comment fonctionne un ascenseur.
Jason Bourne.
J’arquais déjà pas bin loin de la moissonneuse dans Bourne Ultimatum, quand ils m’ont d’mandée de rempiler pour c’ui-là, j’ai bin vu que ça vézouillait le sapin.
Nicky Parsons.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le développement du propos dans la série Bourne est une alchimie subtile. Les antagonistes que je crée sont le produit malformé du réseau inextricable d’agences de défense et de sécurité nationale qu’abrite notre pays paranoïaque, me permettant discrètement de décrier les excès de la politique de « war on terror » et de « sécurité avant tout ». Pour ne pas tomber dans une subversion frontale qui trahirait le cadre du film de divertissement, j’en ferai toujours un individu étant allé trop loin et agissant seul au sein de l’agence pour essayer de couvrir ses arrières, tout en laissant clairement transparaître qu’après sa chute, il se trouvera toujours un vétéran manipulateur à l’empathie érodée et au patriotisme trop zélé pour prendre sa place.
Tony Gilroy, scénariste de la première trilogie.
Ben moi pour faire sérieux, j’ai mis trois références à Snowden et une tonne de crypto-bullshit qui sonne technique dans les dialogues.
Christopher Rouse, scénariste de ce film.
Mon héritage culturel est assuré.
Iain Softley, suite à la réplique précédente.
Je crois que je me suis fait chier pour rien en fait.
Michael Mann, suite à la même réplique.
Non, je ne commenterai pas mon film. Tu crois que je n’ai pas remarqué que le titre de ton texte était un jeu de mots pourri sur mon nom ?
Paul Greengrass
De nombreux utilisateurs se sont plaints que les technologies Apple© n’étaient compatibles qu’avec le hardware et software de marque Apple©. Soyez sans crainte, nous vous avons entendus. Nous sommes aujourd’hui fiers de vous présenter Danlkululu©, l’application pour iPhone©. Un iPhone© muni de Danlkululu© pourra être contrôlé à distance par n’importe quel client Apple (pour peu qu’il connaisse l’adresse de l’immeuble où se trouve l’iPhone©) et utilisé pour accéder à distance à un ordinateur Microsoft© Windows©, supprimer tous les fichiers de son disque dur et de la clé USB insérée dedans, puis éteindre le PC brutalement et de manière probablement définitive. Notre équipe travaille en ce moment à une version encore plus radicale qui permettrait de er l’ordinateur cible sous Windows© Vista©.
Tim Cook (1)
Je trouve les tirades patriotiques de Tommy Lee Jones à base de grande menace étrangère un peu caricaturales quand même.
Donald Trump
Mdrrrrr mec c’est tellement des n00bz la bande à Paul ! J’ai ajouté la réplique « Utilisez SQL pour attaquer leurs données » et personne n’a bronché ! Christopher pense que c’est le nom d’un virus. Je crois que Paul utilise un minitel.
Kevin, 16 ans, consultant pour dialogues.
Paul Greengrass est l’un des deux seuls réalisateurs qui sait faire fonctionner la formule « shaky cam + montage épileptique » pour des scènes d’action, avec Jean-Marc Minéo.
Le spectre de Roger Ebert.
Suite aux récents évènements liés à l’affaire Treadstone/Blackbriar/LARX/Iron Hand, deux postes sont à pourvoir : gentil presque-directeur qui ne trahit pas ses idéaux (uniquement ouvert aux jolies jeunes femmes), et méchant directeur prêt à tuer tout le monde pour maintenir le système (uniquement ouvert aux vieux gobelins grincheux). Ici à la CIA©, la parité nous importe.
Martha Harry, DRH à la CIA.
(1) La seule autre explication plausible à cette scène est que le hacker-pro-qui-se-cache-du-gouvernement-américain garde en permanence un smartphone et un PC connectés à Internet de manière non sécurisée. Je préfère ma version.