Malgré la pléthore de détails agaçants dont se délecteront les détracteurs du blockbuster en général, je me permettrai de dire que c'est un divertissement efficace, et même un bon film, tiens.
Oui, les deux protagonistes (inclure des guillemets dans le cas Mme Chastain) sont bien trop proches de la perfection. Non, la tension dramatique ne prend pas puisqu'elle est naïvement fondée sur de vaines tentatives de nous faire croire à la mort du héros. Certes, le côté baroudeur de Matt et la figure de femme forte de Jessica sont un peu forcés dans l’écriture des personnages. Biensûrément, les sept occurrences de la blague disco dénotent un manque d'inspiration certain.
Mais quand on y réfléchit, ou plutôt quand on arrête de trop y réfléchir, tout ou presque dans le film fait transparaître une sympathique œuvre de fanboys de science – ce qui, j’en suis sûr, est de meilleur augure pour le divertissement des familles qu’une œuvre de vrais scientifiques. Le scénar qui s’offre toutes les occasions de spectacle, les multiples discours scientifiques presque corrects, l’attachement permanent aux personnages et même l'humour de thésard reclus, plus présent pour le sourire que pour le rire. Couplez cela à un formalisme agréable et propre sur lui – réa, photographie et jeu d’acteur –, facile à apprécier et facile à oublier, et vous ressortirez de la salle avec une expression faciale nettement moins narquoise que le rictus avec lequel vous êtes entrés. Bande de blasés.
La note : un 6,5 avec mention sourire bienveillant.
Avertissement aux consommateurs allergiques : ce produit peut contenir des traces de drapeaux américains et autres symboles patriotiques peu subtils.
L’avis du spécialiste : « Se prendre une parabole au coin de la gueule et une antenne dans le bide en l'espace de quelques secondes, c'est quand même pas de bol. » Dr Mann.