Un film qui commence comme une comédie sociale, puis peu à peu se transforme en road movie, pour finir en récit initiatique. Tous ces genres s'entremêlent et viennent également s'y greffer quelques moments LGBT. Il en ressort pour le spectateur une impression de confusion et aussi qu'en définitive, ça ne décolle vraiment jamais dans l'un ou l'autre de ces divers registres cinématographiques. Parce que le film est court (1h25), et parce qu'il comprend quelques longueurs : Aglaé qui roule en voiture, puis en vélo, puis en moto sur fond musical, dans un paysage certes parfois superbe. Mais les belles images n'ont jamais suffi à faire les bons films. Et la fin tombe ainsi un peu plat, à tel point qu'on se demande ce que le réalisateur a finalement voulu nous dire ? Critique de l'aliénation par le travail ou de la mondialisation économique ? Et comment finalement être corrosif sans que ne transparaisse un propos clair ?
Yolande Moreau et quelques bons ages (les saltimbanques roms, l'usine modèle polonaise et les RH séquestrées) parviennent tout de même à sauver le film. Mais sans liant, c'est plus un patchwork de scènes amusantes, sans être hilarantes d'ailleurs, qu'on objet cinématographique consistant. Du coup, on ne s'ennuie tout de même pas. On pourra également se consoler en se disant que les acteurs ont vu du pays au cours du tournage, avec donc ces fameuses belles images d'Asie centrale, des contrées que l'on voit rarement au cinéma. Et le fait qu'il s'agisse d'un premier film pourrait inciter à l'indulgence.