Battleship Island est un film de guerre Coréen hélas très mal distribué en (un seul cinéma quand j'étais allé le voir)... Mais quel dommage! Parce qu'on a devant nous un des tous meilleurs films de cette année, déjà!
En fait, si vous allez voir ce film, je vous conseille de vous amener avec une ceinture de sécurité pour votre fauteuil, car vous allez vous prendre une telle claque que vous risquez de finir sur le rang du fond à cause du choc.
En fait Battleship Island, c'est l'enfant secret de La Grande Evasion et Mad Max Fury Road. Si ce film était un gamin, il serait le genre de gosse prodige qui arrive sur scène et explique à ses camarades plus âgés comment faire du cinéma. La réalisation est nerveuse, brutale, avec une idée à chaque plan et des rares moments de calmes teintés d'une poésie... Dingue.
La photo impeccable vient rendre la claque encore plus puissante (cf l'introduction dans un noir et blanc parfait) et le montage suit, sans jamais nous perdre alors qu'on a sous les yeux une dizaine de sous-intrigues, de conspirations, de traîtres, de résistants, de corrompus, de faux-semblants.
Le film m'a tellement secoué que j'en oublie presque son sujet, qui pourtant est ionnant et digne d'être raconté : le traitement de prisonniers coréens par l'armée japonaise sur une île faisant office de prison et de mine de charbon. A ce jour, les japonais n'ont toujours pas reconnu les crimes de guerre commis là-bas. Quand on connait le sens de l'honneur à la japonaise et la rivalité avec la Corée (que le Japon a envahi plusieurs fois dans son histoire), on comprend un peu mieux.
Et les acteurs. Quels acteurs! Je n'en citerais aucun car tous sont géniaux dans ce film chorale. Pas une fausse note, pas une erreur de casting. Mention spéciale tout de même au père jazzman et à sa fille, véritable cœur du récit. On a une grande fresque de personnages variés qui chacun reflètent un visage de leur époque (le musicien père de famille, le gangster solitaire, la jeune femme exploitée...).
Une leçon d'histoire, de réalisation. Un film ambitieux. Regardez-le par tous les moyens et surtout, faites-en la promo si vous avez aimé! Le cinéma coréen dans son ensemble mérite de venir plus souvent franchir nos frontières!
NB : à ce sujet, bientôt une critique d'un film de mon réalisateur coréen favori, Hong Sang-Soo!