La lumière n'est pas forcement au bout

Quand on veut jouer avec les failles spatio-temporelles et/ou dimensionnelles (Signal, Train, une famille atypique, 365: Repeat The Year par exemple), il faut bien se blinder niveau scénario pour éviter les incohérences, les paradoxes temporels et autre effet papillon. Si pour certains çà ne dérange pas, moi çà me flingue l'intrigue et le narratif. Et je ne pardonne pas ce genre de conneries. Tunnel va t-il échappé à mon courroux ou pas?

L'intro commence fin 1985, sous la dictature militaire à une époque où les flics pouvaient tout se permettre (arrestation arbitraire, age à tabac, etc...). Début 1986, alors qu'il poursuit un tueur en série un soir dans un tunnel, Park Gwang-Ho(Choi Jin-Hyuk) se retrouve projeté plus de 30 ans dans le futur, en 2017. Coup de bol (oui sinon y'a plus de série), non seulement son ancien partenaire "rookie" est devenu le commissaire principal de son ancien poste de police, mais son homonyme qui devait prendre son poste a disparu. Il va donc usurper son identité. Il va faire équipe avec Kim Sun-Jae (Yoon Hyun-Min), et plus tard, se faire aider de Shin Jae-Yi(Lee Yoo-Young), une psy, à la fois profileuse et criminologue pour traquer celui qui lui a échappé et mettre fin à ses agissements.

Sous spoil, je vous livre qui sont ces deux personnages qui vont bouleverser la vie de Gwang-Ho (vive les coïncidences encore)

Si les 2 premiers épisodes d'introduction sont bien, les autres qui suivent ne servent qu'à faire du remplissage inutile. Il va falloir attendre en effet le 7e épisode pour que le drama décolle et s'articule uniquement sur l'enquête principale. Surtout que d'après Gwang-Ho (oui il est aussi spécialiste en trou de ver à ses heures perdues), il pourra retourner vers le é en emprunter le tunnel à l'envers. Dès le 8e épisode, le réalisateur choisit de nous délivrer tous les éléments de son polar en faisant tapis : on connait l'identité du tueur et du copycat, les vraies identités de Sun-Jae et de Jae-Yi. Pour le suspense on reera. Ce n'est pas si mal après tout, vu que les flics vont être amenés à se rapprocher pour la bonne cause. La plupart des rebondissements sont quand même téléphonés mais si reste plaisant à suivre. On a d'un coté le flic bourru de la vieille école, et de l'autre le flic aguerri aux techniques modernes.

Vers le 13e épisode, çà commence à tirer en longueur. C'est le moment où Gwang-Ho parvient à retourner en 1986, dans des circonstances bien particulières. Il s'aperçoit que le temps s'est écoulé de la même façon dans le é et le futur, mais grâce à une habille pichenette scénaristique, on évite l'effet papillon. Ouf ! A partir de là on va broder jusqu'à la fin (parce oui il va revenir en 2017 sinon on arrête la série) et c'est un véritable jeu de chat et souris qui va se mettre en place, car notre assassin est habile et a toujours un coup d'avance. Tunnel aurait pu être un très bon polar...Mais voilà, si on peut pardonner une orientation du drama à un certain moment, la toute fin vient tout gâcher. Déjà, à plusieurs moments çà manque de logique et de cohérence, certains comportements laissent à désirer. Pourquoi à un moment donné, un des 3 héros va se mettre en danger tout seul comme un grand pour prouver sa théorie? Une envie de suicide? De plus, Visiblement le réalisateur ne connait pas le film l'armée des 12 singes, ou alors il s'est dit au diable le paradoxe temporel.

Ce qui m'a un peu gêné dans Tunnel, c'est que notre héros s'acclimate trop facilement et rapidement au bond temporel de 30 ans: informatique, smartphone, internet, mais surtout la façon dont les flics travaillent à présent. Notre bon Park Gwang-Ho n'a pas l'air traumatisé plus que çà. Et çà n'étonne personne visiblement. On est é de la dictature militaire à la démocratie, les méthodes ont changé, mais on y va gaiement. On occulte totalement tous ces points. C'est dommage, il y aurait eu tellement de choses à cre et à raconter. Sur la forme, les 2 acteurs principaux font le job, mais les seconds rôles sont en retrait, sauf le commissaire. C'est parfois surjoué et de manière manichéenne. Par contre Lee Yoo-Young est mauvaise, et c'est problématique. Notre tueur sadique a vraiment la tête de l'emploi et son profil et son background est intéressant. La mise en scène et la réalisation sont correctes, mais çà manque parfois de rythme et de rigueur.

Alors comment annihiler un bon polar à cause d’une fin stupide et illogique et qui va remettre tout à plat, vidant la substance même de cette enquête qu'on aura suivi? La série aurait du avoir une conclusion plus logique et plausible. Bien évidemment je pense à ceux qui me lisent et je vais mettre une bannière pour vous expliquer le pourquoi du comment, qui me fait dire qu'on est pas é loin d'un vrai naufrage. C'est presque si on te disait : "Merci les gars et sans rancunes !"

Une fois n'est pas coutume, je vais être très gentil et noter très large, parce que sur l'ensemble Tunnel reste un polar très correct. Honnêtement çà vaut pas plus que 6 pour moi, mais vu que la seule fausse note est à la toute fin, qui m'a vraiment déçue, je pardonne...un peu.

Main Theme : Tunnel - Strange Time

Additionnel OST: JK Kim Dong Uk - Circle Of Life