Après un épisode de mise en place, le temps de s’adapter au rythme assez lent de la série (qui va contre-courant des codes habituels des productions Netflix) et au noir et blanc sublime – je demande un Oscar pour le directeur de la photographie, Robert Elswit –, on entre pleinement dans la série à partir du second épisode, pour apprécier ce thriller hitchcockien de très haute tenue. Et même si l’on connait l’histoire, on se laissera prendre par l’intrigue diabolique imaginée par Patricia Highsmith il y a près de 70 ans. Une série très noire qui nous tiendra en haleine jusqu’à l’ultime seconde du 8e épisode.
Mais la grande force de la série c’est évidemment sa mise en scène, et la manière avec laquelle le réalisateur fait de cette Italie des années 50, un personnage presque à part entière. De Altrani à Naples en ant par Venise et Rome, on voyage aux côtés de Ripley, on visite les lieux célèbres, on habite des hôtels et des apparemment somptueux, on ire les tableaux du Caravage qui fascinent tant notre tueur, sans jamais avoir l’impression de faire du tourisme. Bien au contraire, par le prisme de la caméra de Zaillan, cette Italie devient mystérieuse et inquiétante comme un pays de l’Est dans un film d’espionnage.
Un cadre taillé sur mesures pour les personnages de cette histoire (principaux et secondaires), tous ionnants et remarquablement filmés.
Cette série c’est du très grand cinéma, un petit chef-d’œuvre qui tient presque du miracle au regard de la plupart des séries en vogue actuellement qui misent avant tout sur l’efficacité au détriment de la dimension artistique.
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