Les bleus à l'épreuve du feu

Resident Playbook est le spin off de Hospital Playlist (2020)

L'histoire se déroule dans une annexe de l'Hôpital central de Yulje, où on va suivre une équipe de "bleusailles". La grosse différence avec Hospital Playlist, c'est que la team principale a été rajeunie et féminisée, parce que l'action se déroule exclusivement au sein du service de gynécologie-obstétrique. Ainsi on ne va pas se mentir, le public visé est à l'image du casting et du lieu d'exercice: Resident Playbook est davantage tourné vers un public féminin, et accessoirement plus jeune. De base, je ne suis donc principalement pas la cible. Mais j'ai voulu voir de quoi il retournait car j'avais bien aimé Hospital Playlist. Honnêtement, il ne faut pas chercher de l'exigence dans ce drama, parce qu'il a bénéficié de très peu de moyens, c'est qui est assez frappant par rapport à son "grand frère". Voyons de quoi il en retourne en toute transparence.

Oh Yi-Young(Go Youn-Jung) avait dû arrêter son internat au sein de l'Hôpital central il y'a plus d'un an, suite à un évènement qui vous sera expliqué durant un épisode. Elle avait juré d'abandonner la médecine. Son père ruiné, elle vit désormais chez sa sœur et son beau frère. Criblée de dettes, elle va être obligée de poursuivre son apprentissage au sein de l'hôpital annexe grâce au coup de pouce du frère de son beau frère, Ku Do-Won,(Jung Joon-Won)lui même médecin au sein du service de gynécologie-obstétrique. Avec trois autres jeunes internes, elle va devoir rapidement faire ses preuves auprès de la professeure Seo Jung-Min(Lee Bong-Ryun), la cheffe de service. Les premiers coups durs, les premiers réussites et forcement le grand amour seront au rendez-vous.

Que retenir de Resident Playbook? Pas grand chose en fait, parce que il y a vraiment rien de marquant dans ce drama hospitalier. Il n'y a aucun fil conducteur, pas de tension palpable, pas de dramaturgie, très peu d'émotions à ressentir. On est pas loin de l'encéphalogramme plat sur tous ces éléments. Tout ce qui faisait la force de Hospital Playlist a totalement disparu ou presque. Pour vous dire, tous les épisodes entre le 2e et 9e sont interchangeables, vous ne perdrez jamais le fil. j'ai presque envie de dire que même si vous les éluder, vous n'allez absolument rien perdre de la narration, preuve que le scénario n'est pas très consistant et prenant. Les épisodes sont aussi longs que dans Hospital Playlist, à la différence qu'ils sont beaucoup moins denses, et on peut les regarder quasiment tous en accéléré sans problèmes. C'est ce que j'ai commencé à faire dès le 7e tellement çà devenait "boring". Les histoires sont plates et inintéressantes pour la plupart. Il n'y a aucun enjeu, aucun rebondissement. On les suit du point A au point B, basta.

La team des quatre internes est quand même très sympathique, quoique qu'un peut trop stéréotypée: en plus de Yi-Young, nous avons l'intello moche à lunettes, la BCBG qui frime un peu,(Shin Shi-A a trop abusé de la chirurgie plastique à son âge) et le seul garçon du groupe, ancien chanteur raté de K-Pop, mais qui vole la vedette à tout le monde par son charisme. Malgré leur bonne prestation, il n'y a pas de meneur convaincant, car il n'y a pas d'acteur ou d'actrice connue, en dehors de Go Youn-Jung, mais qui reste encore en devenir. C'est pour cela que la production s'est assurée de faire participer tout le casting principal de Hospital Playlist sous forme de pastilles (plus long que des cameo) dans quasiment tous les épisodes. Kim Hye-In est d'ailleurs la seule actrice ayant un rôle important dans les 2 séries. La force de la série originelle, c'était un casting de malades joués par de vrais potes dans la vie, et forcement ca se voyait direct à l'image. Ici, c'est artificiel, et malgré leur bonne volonté on y croit pas une minute, surtout qu'il n'y a pas de vraie amitié entre eux. Ils bossent ensemble et ça s'arrête là.

Il est dommage que les problèmes relatifs au service de gynécologie-obstétrique n'aient pas été développés, il y avait pourtant de quoi dire et faire. Ici, telle une abeille, on va butiner un coup pour aller assister à des accouchements, et de l'autre suivre des patientes atteintes de cancer des organes génitaux. Mais c'est tellement superficiel qu'on ne peut s'attacher à rien. C'est du jetable instantané. Quant à la partie romantique, j'ai cru me revoir dans mes années collèges: entre Do-Won, qui entre nous n'est pas très convaincant, et Yi-Young, il y a autant d'alchimie qu'entre une huitre et une moule. On dirait deux jeunes puceaux de 13 ans. C'est pathétique à voir et surtout dur à er tant de niaiserie. Tout n'est pas mauvais, il y a quelques moments sympathiques et drôles, mais c'est trop insuffisant pour insuffler du rythme. Autre chose, dans cet Hôpital, visiblement les plus de 45 ans du personnel soignant ont été priés d'aller se faire voir, constat risible sachant qu'en Corée justement la moyenne d'un soignant est de cet âge.

Au final Resident Playbook est un drama able, pas très convainquant, et dont on ne retiendra pas grand chose. La réalisation est correcte sans plus, disons que ça se regarde. C'est bon enfant et gentillet, et heureusement que l'OST est présent. Mais tout ce qui faisait la force de l'original, à savoir des relations fortes et amicales, la situation de l'Hôpital en Corée, l'humour corrosif, a totalement disparu dans cette série. Et l'ensemble manque de maturité et de consistance. Peut être que vous mesdames vous ajouterez un point de plus, mais il n'y vraiment rien de transcendant. Il faut arrêter de surnoter des séries qui ne le méritent pas, c'est manqué de respect aux très bonnes, comme Hospital Playlist notamment. Ah oui j'allais oublier, si Kopiko n'est pas là, Subway n'est pas loin, et niveau sponsor sans jeux de mots, vous allez en manger.

Vu le succès très relatif de la série, j'ose espérer qu'il n'y aura pas de saison 2.

Ma critique sur la version originale, à savoir "Hospital Playlist" ICI

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Additionnel OST: Stray Kids - Start