2015, au Japon. Un ange, créature céleste géante, ravage Tokyo 3. Shinji Ikari, un jeune garçon de 15 ans arrivé là sur ordre de son père Gendo, le chef de la puissante organisation NERV, se voit obligé de piloter par connexion nerveuse un mecha de métal et de chair, un Evangelion, pour détruire l'ange. Il est sur le point d'être tué par l'ange quand quelque chose de complètement inattendu se produit, et l'ange est vaincu...
D'autres anges vont apparaître, quelque chose au sein même du gigantesque bunker souterrain du QG de la NERV les attire.
Shinji n'est pas au bout de ses peines. Il rechigne à cette tâche très lourde pour ses trop frêles épaules imposée par un père qui ne lui a jamais témoigné la moindre affection. Qui plus est, il n'est que l'engrenage d'un plan qui met en jeu l'avenir même de l'espèce humaine, plan qui a ses origines dans la catastrophe survenue en 2000, le Second Impact : l'arrivée sur Terre d'Adam, le premier ange, qui a annihilé la moitié de l'humanité.
Au commencement était une première partie s'apparentant aux animes de mechas, ces robots géants anthropomorphes pilotables. Des mechas destinés à protéger les populations contre les menaces d'autres mondes certes, mais pas à la façon ridicule, héroïque et joyeuse de Goldorak ou d'autres qui nous font sourire aujourd'hui. Les personnages principaux souffrent physiquement et mentalement en même temps que leurs Evangelions quand ceux-ci sont blessés ou détruits, et ils sont difficilement qualifiables en tant que héros, les raisons pour lesquelles le public les adorait sont facilement palpables : Shinji, probablement le plus timide, torturé, réticent et introverti anti-héros d'anime (ou même de fiction) de tous les temps, Rei, l'albinos mystérieuse, imperturbable et mutique, Asuka la braillarde au tempérament de feu (le fanservice est bien évidemment garanti en ce qui concerne la plupart des scènes avec ces demoiselles, Shinji rougit souvent en leur présence), Misato la stratège hyper-compétente mais à la vie affective et sentimentale aussi bordélique que son appartement croulant sous les canettes de bière et les boîtes de riz au curry, ainsi que toute une équipe de scientifiques qui cachent bien leur jeu, à tel point qu'on on se demande qui a le é le plus trouble, sans parler de la mystérieuse SEELE et de Gendo, ce père qui n'a jamais rempli ce rôle car trop préoccupé par ses desseins, muraillé derrière ses lunettes teintées et ses gants blancs ...
Les combats se font de plus en plus sanglants et désespérés à mesure que les anges apparaissent, de plus en plus imprévisibles et coriaces, tandis que les relations entre les personnages ainsi que leurs caractères terriblement humains (avec tout ce que cela comporte de défauts et de pathétique -dans le sens premier du terme) évoluent tant bien que mal dans un monde au futur incertain, non sans humour propre aux mangas/animes de campus, mais également avec de bonnes doses d'instabilité mentale qui ne feront que croître.
Vint une seconde partie de moins en moins drôle, de plus en plus mystique, aux nombreuses références bibliques et kabbalistiques (quelques symboles chrétiens sont utilisés de manière particulièrement morbide, comme la croix formée par les explosions ou celle que porte Misato en souvenir des morts du Second Impact plus que par conviction religieuse), magistralement mise en musique, beaucoup moins compréhensible au premier abord sans parler d'une fin assez polémique, résolue définitivement avec deux films pour apaiser les fans enragés. Un jour j'arriverai à m'en sortir avec tous ces débats ...
Une série animée d'anticipation somptueuse tant du point de vue graphique que de l'orchestration musicale, aux personnages superbement travaillés et au scénario fouillé et plein de surprises. Ceci dit, Misato n'a pas tenu sa promesse, on attend toujours qu'elle enlève le haut ...
Modifiée
le 20 sept. 2012