Manhattan par STEINER

Malgré des moyens de toute évidence plutôt limités voici encore une série qui fait honneur à l ‘intelligence d’une certaine télévision américaine, très éloignée du tout-venant racoleur disponible sur les grandes chaines .Construction assez complexe, dialogues brillants, acteurs inspirés à l’image du formidable John Benjamin Hickey, le rendu sépia du traitements des couleurs nous rend cette odyssée humaine et ses controverses scientifiques (implosion contre plutonium)-dont nous aurions pu nous sentir totalement étranger- encore plus accessible et ionnante .Les derniers épisodes, principalement consacrés à la recherche d’un espion intérieur, atteignent une intensité dramatique exceptionnelle. Un sérieux bémol ceci dit : pourquoi avoir inventé un réseau d’espionnage nazi historiquement inexistant alors que le matériaux de l’espionnage soviétique était à disposition, à travers les itinéraires édifiants de David Greenglass et Klaus Fuchs ? Liberté de créateur peut être mais le politiquement correct ne connait décidément ni frontières, ni plafonds comiques…
La découverture de la saison 2 est une déconfiture complete : les scénaristes n'ont pas l'air de savoir où ils veulent nous emmener et du coup mangent à tous les rateliers de la surdramatisation grotesque et des incohérences scénaristiques.Une saison catastrophique et un enorme sentiment de gachis.