C'est pas un magical girl avec de l'ecchi, c'est de l'ecchi auquel on a greffé des magical girls

Ne vous méprenez pas, c’est juste du porno. Le scénario n’est qu’un prétexte pour nous montrez les nichons des Tres Magias sous différents angles. On ne saura jamais qui sont les différentes parties prenantes. J’ai eu de grands espoirs pour la suite de l’épisode 11 à cause de la chute de [SPOILER] et d’un début d’explication des projets de Venalita, mais n’en attendez rien (le dernier épisode est littéralement l’épisode de la plage, ie raccoleur sur la forme et vide sur le fond). Franchement, j’aurais aimé que les scénaristes aillent à fond dans leur délire, soit en explorant encore plus le côté bdsm (quitte à s’aliéner une partie du public, comme ils l’ont sûrement fait avec l’épisode des couches) ou en se concentrant sur la relation toxique entre Böse et Azur (assister à une relation construite sur le harcèlement sexuel et le power play nous aurait à la fois répugné et fasciné…).

En fait, j’ai eu l’impression de revoir La vie d’Adèle. De la nudité crue et des coups de cravache et c’est tout, rien n’est construit là dessus, de la même façon que les scènes de cul de La vie d’Adèle ne nous montre que de la chair et ne contribue pas à rapprocher nos protagonistes, et dans les deux cas on a envie de er la scène en avance rapide. Contrairement à eg The handmaid, où le cul est utilisé pour montrer le male gaze dont nos héroïnes se libèrent : le cul utile existe ! Ça me rappelle l’horreur psychologique vs le slasher : le premier raconte quelque chose et crée de l’empathie avec le gore là où le second bute de façon sanglante des personnages qu’on aime pas de façon un peu futile.

Est-ce que c’est un magical girl ? Bah… Explicitement oui. Mais on peut remplacer les magical girls par des gangsters, des nobles à la cour de l’empereur, des mémés dans une maison de retraite, ça changerait rien. Cet anime n’a aucune des qualités des magical girls. La réponse est donc non.

L’animation est bien ! Les combats sont cools mais pas toujours très intéressants faute d’enjeux, on sait que les gentilles vont finir en culottes sans rendre un seul coup (sérieusement, dans les premiers épisodes, les Tres Magia ne rendent aucun coup, elles se font ivement cravacher le cul par notre anti-héroïne). Le combat le plus créatif de la série, c’est celui avec Leberblume qui se déplace dans les ombres.

La musique en général et le thème du générique de début en particulier m‘ont vraiment plus, pour une fois.

Une partie du public masculin cis-het bas-du-front que j’ai croisé sur mal regrettait l’absence de personnages masculins et donc de rapports hétéros. Ça m’a rappelé à quel point le désir hétérosexuel (masculin, en tout cas) me perpléxifie : le désir du corps du sexe opposé s’exprime d’une façon qui m’est très étrangère, simplement se rincer l’œil ou voir une femme prendre du plaisir ne leur suffit pas, ils veulent voir un homme prendre du plaisir en utilisant une femme. Ils ne veulent pas voir l’objet de leur désir, ils veulent voir quelqu’un à qui il peuvent facilement s’identifier prendre un plaisir sexuel avec une femme. Mais alors, pourquoi ne pas regarder un ecchi avec un homme seul, ou un anime avec un homme mangeant un délicieux tiramisu, où est-ce que le sexe opposé s’insère ? (Bien sûr, j’ai conscience que je généralise et que chacun vit sa sexualité à sa façon, et que ce que je décris s’applique aussi à l’homosexualité : une lesbienne butch peut aimer/désirer une lesbienne femme sans remettre en cause l’expression de son genre ou de sa sexualité.)

Pour finir avec les trucs problématiques… Est-ce que c’est possible que la pizza et le fromage coexistent sans faire de la pizza au fromage ? (Les chalcédoniens répondront oui, les monophysites répondront non). Pourquoi avoir mis un enfant (Alice) dans un ecchi ? Ils avaient évidemment conscience de ce problème, c’est pour ça qu’ils la transforment en adulte dans l’épisode sus-mentionné des couches.

Enfin bon, c’est le meilleur ecchi qu’il m’ait été donné de voir… mais c’est pas vraiment une qualité.