histoire de la trop courte vie d'un surdoué du son

Avant d’avoir vu ce documentaire, je n’imaginais pas à quel point la musique de DJ Mehdi a pu façonner le hip-hop des années 90 et 2000. Véritable petit génie, ionné de musique et de sons en tout genre, ce producteur majeur des années 90 est décédé à l'âge de 34 ans, le 13 septembre 2011, laissant derrière lui une œuvre conséquente.

C’est son histoire que nous raconte DJ Mehdi, Made in , un documentaire signé Thibault de Longeville, dans lequel on découvre le parcours de ce producteur précoce, ce petit pro des machines qui, dès son plus jeune âge, a commencé à sampler, à couper et coller du son piqué dans des disques de jazz ou de "musique du monde" piochés dans la discothèque familiale. Le genre de chose qu’aucun gamin de 10 ans en sait faire... sauf Mehdi, qui était un ionné comme il en existe peu.

Grâce à ses instrus, il va conquérir le milieu du hip-hop français, contribuer au succès de son groupe Ideal J, en compagnie de Kery James, et plus tard, du groupe 113, dont l’album Les princes de la ville sorti en 1999, restera commun des disques majeurs du rap français de cette époque.

Quelque peu lassé par le monde du rap, il redra par la suite Pedro Winter et le crew du label Ed Banger avec lequel il entamera une nouvelle carrière, avec à la clé des tournées internationales en compagnie des cadors de la French Touch.

Nourri de nombreux témoignages, de sa famille, de ceux qui l’ont côtoyé, et aussi d’images d’archives, ce documentaire se révèle aussi ionnant que touchant, permettant de redécouvrir un garçon vraiment pas comme les autres, qui était prédestiné à devenir un maître en matière de production musicale, bien plus préoccupé par son art et ses machines que par les histoires et les clichés propres au milieu du rap.

Car ce qu’il intéressait avant tout, c’était la musique et rien d’autre, à une époque où la frontière entre le rap et l’électro était très bien marquée, et où les genres ne se mélangeaient pas facilement. Les choses ont bien changé depuis, heureusement, et s’il était encore là, Mehdi serait sans doute très content de constater cette évolution.

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