La chanson est magnifique, et elle aurait pu être écrite pour toi, au moins la première partie : t’es beau, Lassana, « t’es beau parce que t’es courageux, de regarder au fond des yeux, celui qui te défie d’être heureux. T’es beau, t’es beau comme un cri silencieux, vaillant comme un métal précieux, qui se bat pour guérir de ses bleus ».
T’es beau, mais t’es pas tout seul, des gars comme toi, il y en a plein, des hommes et des femmes qui triment et qui craignent chaque jour l’expulsion, y en a plein. Ils sont discrets, on ne les voit pas, on ne veut pas les voir, mais ils sont là, et ils méritent de pouvoir rester, de ne pas avoir à se cacher. Ils méritent aussi d’être Français. Ce ne sont pas tous des héros, mais ils méritent bien mieux que la peur et le charter. Merci, Lassana, même si aurait préféré que tu n’aies pas à le faire, merci d’avoir montré que tu es plus digne que de nombreux Français qui te détestent juste parce que tu n’es pas comme eux et que tu viens d’ailleurs. Merci t’avoir montré que tu vaux beaucoup mieux que beaucoup de Français. Merci d’avoir mis l’accent sur l’hypocrisie de notre politique. Tu es des nôtres, désormais, tu es sur la liste, mais je pense à tous ceux qui aimeraient comme toi faire partie du groupe, et que l’on rejette, et que l’on va continuer de rejeter malgré tout…
Je n’ai pendant longtemps pas su ce qu’il y avait derrière ce très joli texte de Pauline Croze. Je ne savais pas qu’un ami de cette chanteuse s’était suicidé, suite à une longue dépression, et que cette chanson lui rendait hommage. J’était complètement é à côté. Aucune importance, mais cela rend la chanson encore plus belle. Un texte est encore plus fort si on peut le lire, ici l’entendre, de plusieurs manières.
Une chanson magnifique, que j’utilise pour rendre hommage à Lassana Bathily, parce que son acte héroïque montre qu’il y a encore un espoir, que la fraternité est possible, et que les étrangers ne sont pas des monstres, juste des hommes et des femmes qui n’ont pas toujours les bons papiers.