La rythmique du premier tiers, empressée, heurtée, mais déterminée, évoque une fuite. Au-dessus, une mélodie triste, qui n'en finit pas d'affleurer et de s'estomper, comme une âme qui doucement pleure. Puis, quelque chose, ou quelqu'un, se brise, trébuche. Le rythme chute brutalement, épuisé, sur cinq des plus belles secondes de l'histoire de la musique, tandis que la peine devient plus intense, plus désespérée, plus vespérale aussi. La rythmique se reprend quelque peu, et dans un effort désespéré, claudiquante, elle se remet en marche. Mais contrairement au début, c'est la mélodie, l'immatériel qui domine. Le physique, par ses mouvement répétitifs, fait plus penser aux ultimes gesticulations mécaniques d'un corps que l'intelligence et la vie ont déjà quitté. Brutalement, l'âme se retrouve seule. Entourée de néant, elle lui exprime une dernière fois son chagrin, puis disparaît, emportant avec elle des rêves qui n'auront jamais vu le jour.
Peu de musiques m'émeuvent comme celle-là.
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