Ce roman devrait beaucoup faire parler de lui.
Pour moi en tout ça a été un énorme coup de cœur.
Jean est une scientifique spécialisée dans les troubles du langage.
Mais elle qui a tant étudié pour rendre la parole à autrui se retrouve aujourd’hui muselée.
Car pendant qu’elle ait sa vie le nez dans les bouquins, le monde a changé.
Et maintenant il est trop tard.
Les États-Unis, affaiblis, ont basculé dans une sorte de dictature religieuse.
Le Révérend Carl, qui prône un style de Vie Pure, où les femmes reprendraient leur place de gardienne du foyer, est doucement parvenu à mettre en place la politique dont il rêvait. Grâce, notamment, à un Président élu avec les voix de ses fidèles.
Les femmes portent maintenant un compte-mots, qui ne leur autorise que 100 mots par jour; on apprend aux petites filles à être de bonnes ménagères et l’on éduque les jeunes garçons pour qu’ils deviennent les futurs seigneurs et maîtres.
Quant à la délation et l’ultra surveillance, elles sont devenues la norme.
Comment tout cela a-t-il pu arriver ?
Progressivement.
À force de penser que personne n’écouterait des tels discours.
Que ces paroles de haine ne pourraient jamais devenir la norme.
Que les gens ne tolèreraient pas « ça ».
Qu’il serait toujours temps de réagir, plus tard...
Jusqu’au jour où le plus tard est devenu trop tard.
Mais, grâce à un accident, Jean pourrait bien pouvoir enfin agir et rétablir les choses.
À moins que les cartes ne soient encore plus truquées qu’elle ne l’avait imaginé ?
Dans cette dystopie, qui par bien des aspects nous rappelle le monde dans lequel nous évoluons, Christina Dalcher nous raconte une histoire qui pourrait tout à fait devenir la nôtre.
Grâce à des personnages forts, une intrigue prenante, un rythme haletant et une plume terriblement addictive, elle nous offre un livre difficile à poser une fois commencé.
Si j’ai tant aimé VOX c’est bien entendu pour toutes ces points positifs.
Mais c’est aussi pour le message qu’il véhicule : ne pas croire qu’il sera toujours temps d’empêcher les choses d’arriver et ne surtout jamais sous-estimer la force des idées d’extrémistes en tous genres.
Addictif et intelligent, Vox est à lire absolument.