Un polar dense, intense, qui prend une tournure stupéfiante au bout de 100 pages: alors qu'on s'attend à suivre une enquête banale sur l'enlèvement d'une fille de gouverneur, RJ Ellory introduit un personnage d'homme de main qui va se lancer dans un véritable récit testamentaire sur 50 années de crime organisé aux USA.
Le rapprochement entre Ernesto Perez (l'homme de main) et Ray Hartmann (le flic chargé de l'enquête) au gré de leurs conversations est écrit avec une certaine justesse. RJ Ellory a l'intelligence de construire deux personnages, assez caricaturaux au départ, qui vont évoluer, ou en tout cas notre regard va changer au fur et à mesure de l'intrigue. Si Ernesto Perez est montré comme le mafieux typique, on se retrouve quand même dans le côté Sopranos avec des gangsters abrutis, qui sont vus comme des animaux ne pensant qu'à survivre.
Paradoxalement, la partie concernant les discussions entre flics est moins intéressante, et on prend son mal en patience en attendant de revenir vers le personnage d'Ernesto Perez. Ces chapitres servent surtout à nous rappeller qu'il y a une intrigue de départ, et on se rend compte alors qu'on s'en désintéresse complètement, devenant comme Ray Hartmann fasciné par l'histoire de l'Homme de Main qui a participé aux assassinats des plus grands (Kennedy, Hoffa....).
Finalement l'enlèvement de Catherine Ducane réapparait dans la dernière partie et on attend alors le dénouement final avec impatience.
Une très bonne surprise.
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