Un avatar de L'étranger camusien raconte à la deuxième personne du singulier sa risible trajectoire pathétique. L'humour compose avec le désespoir un cocktail un peu lourd de picon bière. Au plus près du réel et du quotidien, chier, baiser, boire mais surtout ne pas pleurer, comme ses maitres Simenon et Buko, le narrateur à la dégaine de chien ou de Lagaffe nous entraîne vers une chute finale qui a la politesse de ne pas se faire trop attendre. Tout juste regretterons-nous que l'humanité des personnages rencontrés par ce zéro ne saille pas de manière évidente et dénote une misanthropie trop cynique pour être belle.