Le monde est-il si triste ?

Sentiments très mitigés en finissant ce livre.

D’un côté j’ai été positivement surpris par l’écriture, plus élégante que dans les romans précédents, et par le fonds, moins superficiel qu’à l’habitude.

Cependant il y a comme un malaise, car on a trois romans, collés dans un même livre, qui n’ont rien à voir ensemble, ce qui donne une impression de bricolage pour sortir un livre alors qu’on n’avait finit aucune des trois histoires potentielles.

On a donc le contractuel du ministère de l’agriculture, s’intéressant aux malheurs du monde paysan, comprenant l’hécatombe inéluctable mais ne sachant qu’y faire. Comme l’auteur a fait l’Agro, on sent qu’il sait de quoi il parle. C’est la partie la plus intéressante et la plus crédible du livre.

On a le dépressif qui traîne sa vie comme un boulet, enchaîne les désillusions amoureuses, sans s’accrocher le moins du monde au bonheur à portée de main, et ne survit qu’avec les petits comprimés blancs qui donnent leur nom au livre. Mais on sent bien que tout cela va mal finir.

Et puis il y a le pervers pépère. Michel Houellebecq n’a aucun tabou ni aucune barrière langagière. Il se plaît dans le vulgaire et prend probablement plaisir à choquer son lectorat. Il semble qu’une partie l’adore pour ce goût de la transgression.

Au final, un goût d’inachevé, un livre intéressant mais un grand potentiel gâché.