Saisons funestes
7.6
Saisons funestes

livre de Glen Cook ()

Dejagore à huis clos (?)

Seconde lecture, première critique, quelques spoils, pas mal de frustration.

Suite à l'escapade nordiste de "La Pointe d'Argent", nous retrouvons donc dans ce septième volet une "équipe du sud" assiégée à Dejagore. Chronologiquement, le livre se place a priori en parallèle de Rêves d'Acier, et s'articule autour du nouvel annaliste et narrateur: Murgen. Et ce n'est franchement pas une bonne nouvelle.

Commençons par ce qui fâche le plus: La traduction. Autant Alain Robert avait fait des miracles dans sa traduction du second tome, autant la baisse de qualité ressentie dès "La Rose Blanche" culmine dans ce tome où on a bien du mal à suivre Murgen dans ses escapades temporelles.

Mais le traducteur n'est probablement pas le seul à blâmer. Glen Cook tente dans ce volet une approche narrative faite de ruptures temporelles. Dans la pratique, Murgen enchaîne les sauts entre présent et é. Brutale, incompréhensible mais cependant intriguant à première vue, on réalise à partir de la moitié du livre que ce choix ne mène à rien. Car inutile d'attendre quelques réponses majeurs dans le é comme dans le présent (ou le futur ?), l'intrigue semble faire du surplace tandis que le récit n'avance qu'à pas insignifiants. Nous sommes clairement dans un quasi "hors série", un volet introductif aux évènements à venir dans le tome 8.

Alors faut il jeter ce "Saisons Funestes" aux eaux ? Le récit en parallèle de l'intrigue principal n'est pas forcément une perte de temps pour le lecteur. "La Pointe d'Argent", dans une certaine mesure, le prouve. Une ville de Dejagore assiégée, une Compagnie divisée en deux faction, semble d'ailleurs être un théâtre idéal pour ficeler une puissante intrigue politico-psychologique entre les partisans de Murgen et ceux de Mogaba. Yep, mais ça n'arrive jamais réellement, ou en tout cas pas assez, pas assez bien. Le conflit est bien présent, voir omniprésent, mais la patience du lecteur n'est jamais récompensée. L'attente est sans doute ce qui constitue en grande partie le siège, mais on est là dans ce qui est presque de l'ennui.

L'introduction et le développement de nouveaux personnages véritablement intéressants, l'évolution psychologique de certains (autre que Mogaba) face au siège, auraient pu sauver l'ensemble en lui donnant une certaine profondeur. Mais ce n'est pas le cas, et il faudra donc faire avec les mutiques et finalement inables Nyueng Bao, ou encore les facéties éculées de Qu'un Oeil.

Il faut donc se raccrocher à ce qu'on peut, se dire qu'il s'agit d'un livre qui prépare l'avenir, place les protagonistes, les camps et e en revue la Compagnie avant la grande marche. Et c'est maigre.

"Frustrant" est finalement l'adjectif qui qualifie le mieux ce tome. On ressort de ces 420 pages en se disant qu'une centaine auraient suffi.

Place à "Elle Est Les Ténèbres".
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le 28 janv. 2013

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CXZGT917

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