Œuvre d’un écrivain érudit, ces vingt et une saynètes hellénisantes enchâssées entre un prologue et un épilogue ont quelque chose d’une luxueuse traduction : précision du vocabulaire, phrases polies, rythme qui joue avec la syntaxe sans la malmener. Pour ses textes de fiction, Schwob est l’un des « symbolistes et apparentés » dans lesquels il est le plus facile de s’immerger, et les "Mimes" n’échappent pas à la règle. Suffisamment long pour que l’on y consacre de l’attention, suffisamment court pour qu’elle ne faiblisse pas, le volume se lit d’une traite. (C’est la première fois depuis 1894 qu’il est publié seul dans un volume, bonne idée des éditions Sillage.)
Le recueil a beau être l’un des plus doux textes de l’un des plus doux représentants de l’un des plus doux courants littéraires qui soient, il n’est jamais mièvre. Par ailleurs, alors que plus d’un écrivain rêverait d’écrire une page aussi belle que ces cinquante-là, elles ne sont pas le chef-d’œuvre de Schwob, plus éblouissant dans les contes doux-amers mêlant fiction et histoire que dans les poèmes en prose qui constituent "Mimes".
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