Les maximes pour la plupart là dénoncent des comportements inadaptés, non vertueux. Un certain nombre d'entre elles laissent entendre ce qu'il faut faire pour s'améliorer, pour devenir plus sage. Mais cela ne me semble pas représenter une majorité.
Par certains points, je retrouve des thèmes très présents dans le Prince de Machiavel et donc assez opposés à la sagesse d'auteurs gréco-romains. L'homme n'est pas bon ; tout ce qu'il fait, il le fait parce qu'il en a un intérêt. Des comportements qui ent pour vertueux cachent pour l'auteur souvent de l'orgueil et de la vanité. Le lecteur a juste besoin de les connaitre s'en forcément en tirer grand chose si ce n'est de la prudence ou de la méfiance vis à vis des personnes qu'il côtoie.
On a aussi des maximes qui sont quelque peu misogynes, qui eraient mal chez un auteur actuel mais que l'on tolère chez un auteur de cette époque.
La comparaison avec les caractères de la bruyère semble aussi inévitable. Il y a néanmoins de nets différences. La bruyère cherche à dresser le portrait de certains de ces contemporains et à dénoncer leur travers. L'humour est bien présent. Alors que chez la Rochefoucauld, la tournure est sèche et les coups de griffe impersonnels. La vérité est dite dans un style net, précis. On voit d'ailleurs qu'il a entre plusieurs éditions épuré son style pour ne conserver que l'essentiel.
On ne sent pas vraiment de plan ou de progression. Quelques maximes successives abordent parfois des thèmes similaires puis on part sur un autre et on revient sur le premier thèmes; y a t'il des maximes éloignés qui finalement disent la même chose ?
Cette critique pourrait faire penser que ce livre est donc finalement assez moyen. Cependant, l'auteur nous touche car il dit souvent ce que nous ressentons mais que nous aurions pas formulé ainsi. Il est juste dans ses pensées et on s'arrête souvent pour méditer sur une maxime ou la noter sur un calepin pour se la relire ultérieurement.