Dans Les armoires vides, Annie Ernaux signe un premier roman au style déjà saisissant et au thème percutant de transfuge de classe. L’écriture, nerveuse et puissante, donne toute sa colère à cette confession amère. Pourtant, le personnage de Denise, dur et méprisant, m’a heurtée. Faut-il aimer un livre malgré une héroïne qu’on ne e pas ?
Comment débute le livre ?
Une étudiante est chez une vieille femme faiseuse d’anges. Pendant l’attente de l’avortement, elle se ree sa vie. D’abord, une enfance heureuse avec ses parents, bistrotiers-épiciers. Mais tout change quand ils l’inscrivent dans une école privée et qu’elle prend conscience qu’il existe un autre monde dont elle ne connaît pas les codes.
Qu’en ai-je pensé ?
Peut-on vraiment aimer un livre quand la protagoniste vous déplaît au plus haut point ? Bien sûr, la colère, compréhensible, est là et je l’ai sentie à chaque page. Bien sûr, les difficultés de Denise face aux codes inconnus d’une autre classe sociale sont très bien décrites. Mais, il y a ce mépris et cette haine envers ses parents et le mépris ne touche pas qu’eux. En effet, Denise veut être la meilleure, toujours la première, ce que je peux ettre. Sauf que ça ne l’empêche pas de noter les échecs scolaires de ses camarades.
Bref, j’ai vu aussi un désir de supériorité qui m’a heurtée. Et comme dans beaucoup de ses livres, il n’y a pas de place pour l’empathie.
Et pour finir, il y a plusieurs sortes de vulgarités et elles ne sont pas parfois où on croit.
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