deuxième roman prometteur

Quand un livre contient des ages comme celui-ci, on ne peut que s'incliner.



Je me savais vilain, je me savais à part, mais je ne comprenais pas le rejet. Qu'est-ce que la beauté ? La norme? La symétrie, la régularité ? Les proportions de la cathédrale Saint-Louis ? C'est précisément ce que moi, je trouvais laid. Trop attendu, trop millimétré. Conçu pour plaire aux puissants. « Regardez, monsieur, comme j'ai bien respecté toutes les règles ! Vous êtes content, hein? » L'art ne devrait pas tolérer la perfection. J'aimais le presque, le loupé, le dommage.



J'ai beaucoup aimé également la question de la tentative de critique du pouvoir qui conduit parfois à le renforcer rien que par son existence, sans rien remettre en question.



Certes, j'aimais fermer les bouches vaniteuses et fracasser d'un trait les élans sournois. Mais lorsqu'elle est tolérée, l'irrévérence fait-elle révérence ? Le rire est puissant et explose toutes les barrières mais il n'est que le rire. Une soupape. Puis la réalité reprend. Absurde. Plus absurde que que les blagues elle-mêmes.



Et si ma liberté cautionnait le pouvoir ? Si elle ne servait qu'à le rendre able ? Comme si le désordre renforçait l'ordre ?



Malheureusement, le reste du livre n'est pas assez dans cette veine pour moi. L'histoire y est sympa mais manque un peu de grandeur et de majesté. Peut être par manque de poésie, peut être par manque de réflexions plus poussées. En effet, j'aurais aimé les réparties de Triboulet plus fortes, plus claquantes. Plus majestueuses. Guillaume sait en avoir de très belles dans ses chroniques quotidiennes, j'aurais aimé en voir davantage. Les réflexions sont également sympathiques mais pas très poussées. Sans devenir un essai, je les aurais aimé un cran plus profonde.



J'occupais le bas de l'échelle des chassés.



Là encore, cette phrase laissait augurer un joli age sur les chassés qui ent plus de temps à trouver plus chassés qu'eux, plutôt qu'à s'en prendre aux responsables.


Malgré ces quelques défauts qui l'empêche à mes yeux d'être un grand livre, c'est une lecture qui a été très plaisante !

7
Écrit par

Créée

le 1 mai 2021

Critique lue 2.4K fois

4 j'aime

Foolly

Écrit par

Critique lue 2.4K fois

4

D'autres avis sur Le roi n'avait pas ri

Critique de Le roi n'avait pas ri par Nelly-H

Triboulet est le bouffon de Louis XII puis de François I°. Ce sont deux servantes du château d'Amboise qui l'ont baptisé ainsi. Auparavant, il n'avait pas de nom, car personne ne l'appelait. Il était...

Par

le 10 janv. 2022

2 j'aime

Critique de Le roi n'avait pas ri par Stephoo

Guillaume Meurice nous raconte dans ce roman historique la vie de Triboulet, fou du roi à la cour des rois Louis XII & François 1er. J'ai été littéralement happée par ce livre, je l'ai lu d'une...

Par

le 29 juin 2022

1 j'aime

Le roi n'avait pas ri

Venez découvrir Triboulet ! Rejeté, oublié, les gens l’accablent d’injures et de coups gratuits sur la simple base d’un physique repoussant. Il n’a pourtant pas choisi, il est né ainsi, il ne peut...

le 30 nov. 2021

1 j'aime

Du même critique

Critique de La Prochaine Fois que tu mordras la poussière par Foolly

Impression bizarre en fin de lecture. J'en ressors avec un petit goût amer. Un malaise. Peut-être que je n'étais pas dans une humeur à lire ce genre de texte. Même si c'est parfois très joli, j'étais...

Par

le 29 sept. 2023

9 j'aime

1

Critique de L’Amour et les forêts par Foolly

Bravo d'avoir abordé cette question. C'est un sujet qui n'a que peu de représentations artistiques alors qu'il concerne énormément de femmes. J'ai trouvé l'acteur très mauvais. Son rôle mal écrit...

Par

le 9 juin 2023

9 j'aime

1

"des perdants magnifiques" qui finiront par gagner

Je n'écoute plus beaucoup de musique car je trouve très souvent les textes très fades. Certes l'énergie est souvent belle et les arrangements sympas mais je m'ennuie tellement. Tout a une fin...

Par

le 23 mai 2021

9 j'aime