Déroutant ? C'est peu dire...
C'est tout simplement le livre plus dérangeant qui m'a été donné de lire, et cela dit, il m'est difficile de constituer un avis tant ce livre est célèbre, dans la mesure où je ne pourrais pas dire avoir " assimilé " ou tout bonnement compris sur quoi recouvre " Le Procès " ( c'est une raison pour ma note de 7/10 ) et de ce fait, plusieurs interprétations s'y prêtent.
Le texte ayant ( surement ? ) une portée philosophique, il peint une situation ou des situations occlusives, tellement occlusives qu'une fois la lecture finie, une question s'est imposée à moi, comment diable ai-je pu sortir de ce dédale d'obstructions ? Tout au long de ma lecture, je me sentais quasiment dans l’âme d'un hamster courant dans sa roue en version cauchemardesque. Cela pourrait être attribué à l'absurde de Kafka et son style onirique ou à la genèse même de l'oeuvre, l'essentiel c'est que c'est un vrai malaise que j'ai ressenti, c'est forcément voulu par l'auteur, cela commence à se révéler dès les premières pages, on est obligé et poussé à prêter la plus grande attention au défilé des péripéties et les longues tirades de K, c'est usant au final. Moi qui était du genre à finir un roman dans un délais qui ne dée guère ou rarement les 3 jours, il m'aura fallu un peu plus d'une semaine, faut le dire, lire le " Procès " d'un trait en une journée, c'était un brin au dessus de mes forces, celles de mes neurones en tout cas. J'avais constamment envie d'un bol d'air frais, dès lors, lorsque je fermais et reposai un peu à part le livre, y retourner relevait pour moi presque du supplice, mais je tenais à le terminer, il était inconcevable pour moi de l’abandonner. ( 2 ème raison pour mes 7 points ).
Joseph K. est arrêté . Why ? Personne ne peut le dire.. Un chef d'accusation qu'on ignore nous lecteurs, que K ignore lui même, par des juges qui lui resteront et nous resteront idem inconnus, des éléments qui feront que ce procès envahisse le moindre morceau de l'existence de K conduisant à la lente aliénation de ce dernier, en dépit de ses efforts à continuer à clamer son innocence ( vraie diras-ton ? rien n'est assuré) se heurtant à chaque pas devant des fortifications judiciaires oppressantes et étouffantes, tout cela pour une fin qui envoie des décharges de frissons, une fin glaçante, que je n'aurais pour rien soupçonné. Tels sont les grands angles de cet interminable labyrinthe d'une organisation judiciaire pour le moins dire, singulière..
Maintenant, quelques jours après l'avoir fini et avec tout de même un peu de recul, je pourrai dire que ce fut une lecture déconcertante, usante et certainement difficile, qui donne cette satisfaction d'avoir accompli ce qui pourrait paraître au milieu du roman, quelque chose d'insurmontable ; finir ce livre.
Je ne regrette en aucun cas de l'avoir lu, je retenterais peut être un de ces jours l'expérience, à esprit reposé cette fois, tout en sachant à ce que je dois m'attendre.