Rédigé à l'âge de dix-sept ans par un jeune Terry Pratchett encore loin d'être le roi du pétrole, The Carpet People bénéficiera en 1992 d'une seconde publication à la demande des fans l'ayant loupé en 1971, l'auteur en profitant au age pour retravailler un texte qu'il jugeait bancal.
S'amusant à rendre l'infiniment petit le plus épique possible, Terry Pratchett imprègne son univers d'héroïc-fantasy d'un ton absurde et décalé qui fera sa réputation par la suite, tout en ne se moquant jamais de son récit ou de ses personnages. En peu de pages, il construit tout un monde, tout un microcosme, plutôt cohérent dans son délire et prometteur.
Dommage que The Carpet People ne fasse finalement pas grand chose de son point de départ haut en couleur, restant malheureusement à la surface des choses, comme prisonnier d'un carcan trop rigide et de l'influence inévitable d'un Tolkien. Bien qu'agréable, l'histoire ne surprend que rarement, ne s'éloignant quasiment jamais des figures imposées, même si ici légèrement déformées.
Un premier roman inabouti donc (malgré les retouches de l'auteur), peinant à imposer son propre style, mais qui n'en reste pas moins attachant et qui trouvera sûrement sa place dans le coeur des irateurs de Terry Pratchett.