On ne peut aimer le journal d'Anne Frank, on ne peut pas, non plus, ne pas l'apprécier! C'est le journal intime d'une petite fille. A ce titre, le lecteur est un voyeur. Ce n'est pas à lui que ces écrits sont destinés. Et pourtant, il est important que des jeunes et des adultes y lisent ce qui se ait alors pour bon nombre d'enfants, de jeunes à qui on ne reconnaissait pas pas le droit de vivre.
Et puis les témoignages de vie de ceux qui prennent sur eux de cacher de telles victimes du barbarisme humain doivent aussi être mis à l'honneur et la parution du livre y participe.
Alors, oui! Malgré une écriture répétitive, parfois lourde, parfois arrogante, le Journal d'Anne Frank doit sortir de presse. Il faut que les enfants nantis de chez nous le lisent et s'interrogent sur leur confort, leurs libertés, leurs pouvoirs de vivre en dehors de la clandestinité. Et puis, il faut que les enfants d'aujourd'hui puissent reconnaître qu'il y en a parmi eux qui ne peuvent vivre autrement que dans la clandestinité. La vie libre est un apanage qui n'est pas donné à tout le monde, loin s'en faut! Ce livre nous le dit. Ce livre nous invite à en parler autour de nous pour que ces questions de fuite d'un régime, de pauvreté, de misère, de non reconnaissance par autrui, de dénonciations et de rejets soient connues comme étant encore au plein coeur de notre actualité. Oui, ce livre doit être scolaire, objet d'apprentissages ...mais il faut qu'il transpire ses propos, ses questions, ses injustices et les combats qui doivent en être au coeur même de chacune de nos vies.